"Je voudrais recommander un livre d’une particulière poésie. Le 16 novembre 2017 l'expression nègre littéraire a été officiellement bannie de notre langage au profit de prête-plume. Les Anglais et les Américains disent ghost writer : écrivain fantôme. On peut, et c'est mon cas, préférer cette seconde appellation. Didier Blonde a été à un moment de sa vie écrivain fantôme. Aujourd'hui il est devenu écrivain de fantômes. Habitués des longues errances sans boussole dans Paris et à des associations d'idées floues ou plutôt à des associations d'idées fixes floues, il orpaille les souvenirs, collectionne les absences, retrouve ceux et ce qui ont et qui a disparu, hommes, femmes, rues, immeubles, il fait sortir des actrices de la pellicule, il s'interroge sur ce qui est immuable et sur ce qui est fugitif, il se tient à la lisière des deux, dans un no man’s land qu’il repeuple et qu’il invite à repeupler à sa suite, chacun d’entre nous avec ses fantômes personnels et ceux qu’il découvrira ou qu’il imaginera en suivant l’exemple de Didier Blonde."