"Brexit déclenché, les Anglais nous quittent. Mauvais débarras, et qui donne toute sa portée à cette phrase que l’on enseignait à Sciences Po, du temps où y régnait le plan en trois parties : « l’Angleterre est une île, entourée d’eau, de toutes parts » … Sans doute notre union n’avait-elle été que de raison, mais n’avions-nous pas tout ce qu’il fallait pour devenir un indestructible vieux couple ? D’abord, nous pouvions nous jeter à la tête une provision de reproches remontant au 12e siècle et offrant tous les débouchés à cette mauvaise foi sans laquelle il n’est pas de véritables scènes de ménage : peut-être avons-nous perdu à Crécy ou à Azincourt, mais rien ne pourra effacer Bouvines de l’histoire de l’Europe. Et quand leur roi s’appelait Charles le Mauvais, le nôtre régnait sous le nom de Charles le Sage. [...]"