"Le vendredi 8 décembre se tiendra à l’Ecole alsacienne un salon du livre, regroupant pas moins de 140 auteurs. Parmi eux, un prix Nobel, et au moins un prix Goncourt. Si vous êtes parisien, je vous recommande vivement d’en profiter. "
"Henry Kissinger vient de mourir. A l’été 2022, nous lui avions consacré une émission thématique avec Jérémie Gallon."
"Richard Werly, notre ami suisse dirige pour un éditeur belge, Nevicata une collection baptisée L’Âme des peuples. De courts volumes d’une centaine de pages qui traite aussi bien de pays, la Suisse, l’Australie, le Liban, l’Indonésie, l’Afghanistan, que des régions, la Crète, le Danube, la Provence ou des villes Grenoble et, dans sa dernière livraison, Venise. Je me suis attaché au livre consacré au Monténégro sous la plume affectueuse de Jean-Arnault Dérens. Dans mon imaginaire, le Monténégro était un pays proche de la Syldavie. C’est plutôt - et c’est ce qui le rend intéressant - un concentré de ce qui se passe à l’est de ce qui fut le rideau de fer. On y rencontre - c’est l’aspect syldave- un improbable roi qui ne règne pas quoique sa généalogie royale remonte en ligne directe à 1516. Il a étudié aux Beaux-arts à Paris où il vivait tranquille jusqu’à ce qu’il entreprenne son premier voyage dans le pays de ses ancêtres où les foules se sont pressées pour le prier de les aider à sortir du marasme où les avaient plongées la sortie de la Yougoslavie, puis la guerre des Balkans. Depuis, il s’emploie à éviter que le Monténégro ne tombe dans les mains de ceux, mafieux russes ou hommes d’affaires français, qui voudraient en faire une sorte de Monte-Carlo et la base de différents trafics. Ce n’est pas un petit travail que de construire un État dans un pays soumis à de pareilles pressions, sans compter les difficultés qui tiennent aux divisons entre orthodoxes, musulmans et catholiques. Dans cette entreprise, l’adhésion à l’Union européenne à laquelle le Monténégro est candidat joue un rôle non négligeable et, là aussi, le minuscule exemple monténégrin permet de bien voir ce que l’arrimage au continent européen représente comme bouclier et comme promesse."
"J’ai lu avec beaucoup d’intérêt ces mémoires, du diplomate Jean-Maurice Ripert. Il vient de prendre sa retraite, et dans ce livre il détaille les différents combats de sa carrière, en faveur des droits humains. Il fut très actif pendant la guerre de Bosnie, la guerre d’Irak, mais aussi les catastrophes naturelles, au Pakistan etc. Il a achevé sa carrière par deux postes successifs à Moscou et à Pékin. Il est donc un excellent connaisseur de la situation russe et chinoise, qu’il décrit très bien, ainsi que la question d’un éventuel axe Pékin-Moscou, qui le laisse plutôt sceptique. "
"D’abord, une suggestion de cadeau à faire pour les fêtes : cette remarquable bande dessinée. Le scénariste, Vincent Lemire est un excellent analyste de la situation du Moyen-Orient. Une formidable initiation, à la portée des enfants, de l’histoire de Jérusalem, outils précieux pour décrypter la tragédie actuelle."
"Et puis ce livre de Vincent Duclert, qui était déjà l’auteur d’un rapport remarquable sur le génocide au Rwanda. Il vient de publier cet excellent livre sur l’Arménie, cet « oublié au carré » de la crise du Moyen-Orient. Je suis très attentivement la situation en Arménie, et elle est réellement très inquiétante. Le déséquilibre des forces au profit de l’Azerbaïdjan est très grand, et à tout moment ce dernier peut essayer d’en finir. Nous devons être très vigilants, l’Europe commence à peine à se réveiller à ce sujet mais la torpeur était telle qu’il y a de quoi être très inquiet."
"Je vous recommande de courir à l’Odéon pour aller voir l’Andromaque de Racine mis en scène par Stéphane Braunschweig. On connaît tous l’histoire d’Andromaque, un nœud de vipères de passions et de violences phénoménales. Et la mise en scène est d’une épure et d’une sobriété remarquables. Le contraste entre les deux donne à entendre la charge exceptionnelle de ces magnifiques alexandrins. J’ai été absolument conquise. "
"Il y a des romans qui arrivent à éclairer des grandes questions politiques. Il ne fait aucun doute que ce roman de Gaspard Koenig en fait partie, ni que l’écologie est l’une de ces grandes questions. On apprend beaucoup, et vous allez voir qu’on arrive même à se passionner pour les vers de terre, ce qui paraît a priori improbable. Cela nous rappelle, contrairement à ce que certains prétendaient, que tout le monde peut mentir, y compris la Terre."