"Je voudrais un mot d’un livre publié par l’un de mes collègues, Bernard Bajolet. Le genre de mémoire d’un ambassadeur est un genre qui était tombé en désuétude ces dernière années et d’ailleurs je m’en réjouissais plutôt qu’autre chose pour ma part mais il est en train de revenir un petit peu à l’initiative de quelque uns. Bernard Bajolet est un diplomate particulièrement intéressant qui fait mentir postumément Monsieur Pompidou qui considérait la diplomatie comme « une affaire de petits gâteaux et de tasses de thés »; une des plus grandes erreurs de jugement d’un ancien président de la République que j’ai jamais pu constater. Bernard Bajolet est un diplomate qui aime les postes à risques : il a été ambassadeur en Jordanie, à Sarajevo, à Bagdad, à Alger et a terminé ambassadeur à Kaboul. On peut difficilement faire mieux. Il a publié sous le titre « Le soleil ne se lève plus à l’Est » chez Plon les mémoires d’Orient d’un diplomate extrêmement intéressant et certains chapitres nous font véritablement replonger dans des enfers qui ne sont pas si loin de nous. Je pense par exemple au chapitre sur le chaos irakien quand il est arrivé à Bagdad au début de l’année 2003 et qu’il y est resté pendant les quatre années suivantes successives avec l’arrivée de Daech sur le territoire irakien et le chaos dans lequel les américains ont laissé ce pays. Ce sont des épisodes qui sont remarquablement bien écrit dans ce livre. Je rappelle que Bernard Bajolet a terminé sa carrière comme directeur de la DGSE après avoir été coordinateur du renseignement à l’Elysée précédemment. Il ne parle cependant guère du renseignement dans cet ouvrage mais plutôt de la diplomatie et du triste état du Moyen-Orient. "