"Je voudrais dire quelques mots sur la mort de mon ami Patrick Devedjian. Ce fut pour moi une douleur personnelle, puisque nos deux familles étaient profondément liées et qu’il il m’avait beaucoup accompagné lors de la disparition de mon épouse. Deux choses frappaient chez lui, d’abord une extraordinaire juvénilité d’apparence, avec ce regard pétillant de malice, qui rend plus difficile encore l’acceptation de sa mort. Mais au-delà de cela, je voudrais dire qu’il était l’un des rares hommes politiques à avoir authentiquement mis au coeur de ses priorités la culture, l’art, la musique. Ce qu’il a fait dans les Hauts-de-Seine pour la Seine Musicale, ou le concours qu’il n’a cessé d’apporter aux formations orchestrales de Laurence Equilbey, cela témoignait d’une vraie conviction personnelle. Il était de ce point de vue une espèce de prince de la Renaissance, un héritier de l’Orient également, quelqu’un qui considérait que la vie collective était faite pour aboutir à la beauté. En ces temps difficiles où l’on a une conception très dégradée de l’engagement politique, il me semble que cet idéal, qu’il a porté très haut, mérite d’être salué."