"En 1721, à l’enterrement du deuxième Lieutenant de Police de Paris, Marc-René d’Argenson, c’est Fontenelle qui fut chargé de l’éloge funèbre de cet ancêtre du Préfet de police Voici dans quels termes il s’acquitta de cette tâche : « Tenir les abus nécessaires dans les bornes précises de la nécessité qu’ils sont toujours prêts à franchir, les renfermer dans l’obscurité à laquelle ils doivent être condamnés et ne les en retirer pas même par des châtiments trop éclatants ; ignorer ce qu’il vaut mieux ignorer et ne punir que rarement et utilement ; pénétrer par des conduits souterrains dans l’intérieur des familles et leur garder les secrets qu’elles n’ont pas confiés tant qu’il n’est pas nécessaire d’en faire usage ; être présent partout sans être vu ; enfin, mouvoir et arrêter à son gré une multitude immense et tumultueuse et être l’âme toujours agissante et presque inconnue de ce corps, voilà quelles sont, en général, les fonctions du magistrat de la Police. » "