"Nous parlions de la vigne et de l’olivier, de la ligne de partage des eaux, des thèmes gracquiens. Je vous recommande la lecture de ces carnets inédits de Julien Gracq. Comme François Mitterrand, Julien Gracq était un grand promeneur. Géographe de formation, il est très attentif à la beauté des paysages, et notamment des bords de Loire qu’il connaissait bien. Il y a notamment un passage magnifique. Il est à sa fenêtre à Saint-Florent-le-Vieil, il voit le paysage depuis sa chambre et s’exclame : « l’homme a tellement refaçonné la planète à son image qu’il n’a plus rien à admirer. Que va-t-il faire le jour de sabbat ? » Ce propos écrit dans les années 1970 fait vraiment écho à l’anthropocène d’aujourd’hui, cette idée que l’Histoire et la Nature sont entrées en collision. "