Macron et les réponses aux gilets jaunes
Introduction
Lundi dernier, le président de la République a présenté ses réponses à la crise des gilets jaunes en déclarant un « état d’urgence économique et social ». Le chef de l’État a annoncé plusieurs mesures fiscales favorables aux salariés : revalorisation immédiate de 100€ de la prime d’activité pour les travailleurs au SMIC, défiscalisation des revenus des heures supplémentaires que le projet de loi de finances initial prévoyait seulement d’exonérer de cotisations sociales, annulation pour 2019 de la hausse de CSG pour les retraités dont le revenu n’excède pas 2 000€ par mois. Enfin Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté d’engager un « large débat national » l’an prochain à travers une consultation qui doit aborder le sujet de la fiscalité mais également celui des services publics et plus largement des institutions. Les réactions des gilets jaunes ont divergé. Si certains porte-parole du mouvement ont estimé que les mesures annoncées ne répondaient pas à leurs revendications, d’autres figures comme Jacline Mouraud ont estimé que ce discours constituait « un début de compréhension ». Par ailleurs l’opposition s’est pour la première fois divisée entre certains partis dont ceux de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen appelant à poursuivre le mouvement tandis que le président des Républicains a appelé mardi à ne pas manifester samedi. Cette position a également été celle du gouvernement dont le porte-parole Benjamin Griveaux a estimé que les manifestations devaient cesser arguant du surcroît de mobilisation des forces de l’ordre suite à un attentat ayant fait 4 morts mardi soir dans le centre ville de Strasbourg. Dans les semaines qui viennent, le président de la République devra défendre le nouvel équilibre budgétaire auprès de la Commission européenne dans une situation de tension exacerbée par le rejet récent du budget italien pour cause de déficit excessif. En effet le ministre des comptes publics a estimé cette semaine à 10Md€ le coûts des mesures annoncées lundi ce qui portera le déficit de la France à 3,4% de son PIB contre 2,8% inscrits dans le projet initial envoyé à la Commission. C’est dans ce contexte que le cinquième samedi de mobilisation organisé hier a marqué un reflux notamment à Paris. Les manifestations organisées sur tout le territoire ont néanmoins rassemblé 66.000 personnes selon le ministère de l’intérieur dont 2.200 dans la capitale et motivé plus de 100 mises en garde à vue.
Le feuilleton du Brexit
Introduction
Mardi dernier, le vote décisif qui devait soumettre pour approbation au Parlement britannique l’accord de sortie de l’Union européenne négocié par le gouvernement de Theresa May n’a pas eu lieu. En effet la Première ministre a annoncé la veille à la Chambre des communes qu’elle reportait ce vote sine die les conditions de l’adoption de cet accord par le Parlement n’étant manifestement pas réunies. Ce report a été critiqué par la classe politique britannique. Le parti Conservateur a organisé mercredi un vote de défiance qui aurait pu contraindre la Première ministre à la démission. Mais Theresa May a conservé la confiance de 200 députés de son parti contre 117. Les chefs d’État et de gouvernement réunis à Bruxelles jeudi pour leur dernier sommet de l’année ont réaffirmé leur opposition ferme à toute réouverture des négociations de l’accord adopté en novembre. Ils ont néanmoins consenti à l’adoption d’un texte commun de clarification réaffirmant que le « filet de sécurité » entre l’Irlande du nord et la République d’Irlande instauré par l’accord de sortie n’était qu’une solution temporaire. Dans ce contexte la Première ministre dispose d’une très étroite marge de manœuvre pour convaincre le Parlement d’adopter l’accord qu’elle a négocié tandis que l’ancien Premier ministre Tony Blair a réaffirmé vendredi son soutien à l’organisation d’un nouveau référendum auquel 48% des Britanniques seraient favorables et 34% hostiles. En France, l’Assemblée nationale a adopté lundi en première lecture un projet de loi autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances dans le cas d’un Brexit sans accord. La Cour de justice de l’Union européenne, saisie par un groupe de neuf parlementaires britanniques, a statué qu'un État-membre ayant enclenché le processus de sortie de l'Union européenne peut unilatéralement revenir sur sa décision tant que le divorce n'a pas été acté.