Agriculture entre l'alimentation et l'exportation
Introduction
La visite particulièrement longue du président de la république au salon de l’Agriculture a été marquée notamment par une altercation avec des membres des jeunes agriculteurs (JA) “en colère”, le président a tenté de répondre point par point et “les yeux dans les yeux” à un monde paysan en crise. Avec une baisse du revenu moyen des agriculteurs de plus de 29% en 2016, et malgré un rebond attendu d’environ 20% en 2017, la situation financière reste difficile pour nombre d’exploitants agricoles. A cela s’ajoute la refonte de la carte d’attribution des aides aux zones défavorisées, les différents accords de libre-échange et en particulier les discussions avec le Mercosur sur le marché de la viande bovine, l’épineux dossier du glyphosate, herbicide potentiellement cancérigène, et la renégociation post-Brexit de la Politique Agricole Commune à l’horizon 2020. Deux jours avant sa visite au salon de l’agriculture, Emmanuel Macron avait tenu à rassurer un millier de jeunes agriculteurs venus discuter à l’Élysée des différentes mutations en cours dans le monde agricole. Le chef de l’État avait alors lancé l’idée d’une véritable “révolution culturelle”, entendant transformer “les exploitants agricoles” d’hier en “entrepreneurs agricoles” de demain. Pour se faire le président a annoncé la création d’un système de prêts garantis de 1 milliard d’euros pour les jeunes agriculteurs et a proposé « pour le mois de mai » qu'on « imagine » un système de « pré́-retraites agricoles avec une sortie progressive de l'activité́ » afin de permettre à un jeune de prendre la suite de ses parents. Leitmotiv des états généraux de l’Alimentation de décembre dernier, la guerre des prix entre les grandes enseignes de distribution devrait être apaisée par le relèvement du seuil de revente à perte, et la fixation des prix à partir des coûts de production des agriculteurs. Ces nombreuses annonces ont été accompagnées de leurs lots de critiques notamment de la part du syndicat agricole majoritaire FNSEA ou de la droite accusant Emmanuel Macron de méconnaître voire de mépriser cette France périphérique...
Corées, la trêve n'est pas la paix
Introduction
Les 23ème Jeux Olympiques d’hiver se déroulant à Pyeongchang en Corée du Sud auront été marqués par le réchauffement diplomatique entre les deux Corées, officiellement et juridiquement en guerre depuis 1953. Lors de la cérémonie d’ouverture, une délégation coréenne mixte a défilé sous le même drapeau tandis que dans les tribunes, le président sud-coréen Moon Jai-in siégeait aux côtés de la sœur du dictateur Kim Jung-Un et du vice- président américain Mike Pence. C’est le 1er janvier 2018 que le dirigeant nord-coréen avait annoncé son désir de voir son pays participer aux Jeux d’hiver aux côtés de son voisin du sud espérant voir, après ce geste, s’alléger les lourdes sanctions internationales pesant sur son régime, mais non sans avoir vanté, en amont de cette déclaration, les avancées de son pays en matière d’arsenal nucléaire. Selon l’Asian Institute for Policy Studies à Séoul l’objectif du président sud-coréen, en acceptant la proposition de Kim Jong Un est de relancé le projet de sommet bilatéral évoqué à de nombreuses reprises lors des jeux, malgré la désapprobation d’une grande partie de sa population. Cette trêve olympique n’aura été que de courte durée après l’annonce vendredi 23 février par Donald Trump de nouvelles sanctions contre Pyongyang visant plus de 50 sociétés de transport maritime. Le président américain a même déclaré qu’il n’excluait pas une phase 2 des sanctions incluant des frappes aériennes préventives sur des installations militaires nord-coréennes dans une logique militaire dite du “bloody nose” Le ministre de la Défense japonais Itsunori Onodera s’est félicité de ces nouvelles sanctions dans un contexte tendu à la suite des différents essais balistiques nord-coréens au-dessus de l’archipel en 2017. Cette menace américaine est prise au sérieux par Pékin qui a proposé au conseil de sécurité de l’ONU, un double moratoire : gels des tirs nord-coréens contre gel des exercices d'entraînement majeurs américano-sud- coréens. Le ministère nord-coréen des affaires étrangères a répondu qu’il considérait “toute restriction à son encontre comme un acte de guerre” malgré une proposition d’ouverture aux pourparlers avec Washington faite par Pyongyang et transmise par Thomas Bach, président du CIO, le dimanche 25 février, jour de la clôture des J.O.