Nos Outremers à vau-l’eau
Introduction
Pendant plus de trois semaines l’archipel de Mayotte a connu une grève générale et des barrages routiers paralysant l’économie de l’île. Le cent-unième département français subit une forte pression migratoire venue des Comores, à seulement 70km de ses côtes. Une grande partie des 250 000 habitants de Mayotte voit dans cette immigration illégale la principale cause de la forte délinquance et des divers problèmes sociaux. La venue de la ministre des outre-mer Annick Girardin a permis « des avancées réelles » selon les mots de Fatihou Ibrahim, porte-parole du mouvement social, mais les membres du collectif et de l’intersyndicale jugent que des « points manquent » dans l’accord de principe trouvé avec la ministre. Ce dernier contient entre autres une lutte contre la « paternité de complaisance », le déploiement des nouveaux effectifs de forces de l’ordre et le démantèlement des bandes. Qualifiés de « poudrières », les différents territoires ultramarins sont souvent victimes d’importants retards structurels, d’une immigration massive et d’une insécurité permanente. C’est le cas de la Guyane « deuxième territoire le plus préoccupant après Mayotte » selon le général Lizurey, directeur général de la gendarmerie. Ebranlée par un mouvement de grande envergure mené par le collectif « Pour que la Guyane décolle » au printemps 2017 et par les violences en marge de la visite du président Emmanuel Macron, la Guyane est marquée par de profondes inégalités sociales, un fort taux de chômage et l’un des taux de délinquance les plus élevés du pays. En Nouvelle-Calédonie, le référendum d’autodétermination prévu à la fin du deuxième semestre 2018 n’a fait qu’exacerber les tensions intercommunautaires, faisant de l’ile le territoire national où l’on compte le plus de blessés par balle. Du côté des Antilles, si la violence semble se résorber depuis quelques années, l’accès au soin et l’enseignement restent là encore des problématiques sociales majeures. Pour faire face à ces enjeux et pour recueillir le témoignage des habitants, Annick Girardin a lancé le 4 octobre 2017 les assises des Outre-mer qui s’étaleront sur 7 mois. La ministre espère qu’elles seront « le socle des politiques publiques du quinquennat tournées vers le développement des territoires ultramarins ».
Protectionnisme US : Trump rattrapé par son programme
Introduction
Le 1er mars, Donald Trump a déclaré vouloir garantir la sécurité nationale des Etats-Unis en introduisant de nouvelles barrières douanières. Il a annoncé une hausse de 25% des droits de douane sur les importations d’acier et de 10% pour celles d’aluminium. Il a précisé que son administration restait ouverte à des modifications de ces hausses, voire à leur retrait pur et simple. A la suite de ces décisions, le principal conseiller économique de Donald Trump, Gary Cohn, a présenté sa démission en dénonçant les conséquences néfastes de cette politique protectionniste. Selon une enquête de la banque HSBC, ces mesures auraient un impact négatif de 0,3% sur les profits des sociétés américaines, amputant leurs bénéfices de plus de sept milliards de dollars. Menacée dans ses importantes exportations d’acier et d’aluminium vers les États-Unis, l’Union européenne prépare des mesures de rééquilibrage et menace d’appliquer des tarifs douaniers de 25% sur de nombreux produits américains. L’Allemagne, à qui Donald Trump entend faire payer ses excédents commerciaux trop élevés et ses dépenses militaires trop faibles, sera la nation la plus touchée par les hausses des tarifs douaniers étatsuniens et supportera un préjudice évalué à 2,8 milliards d’euros. La Chine, deuxième économie du monde déjà touchée par certaines mesures protectionnistes du Président américain, a sévèrement condamné « cette attaque délibérée contre le système commercial multilatéral » Pour le moment, seuls le Mexique et le Canada ont été exemptés de taxe à condition qu’ils acceptent de renégocier l’accord de Libre-échange nord-américain en des termes « plus favorables aux Etats-Unis ». Évoquant le possible début d’une guerre commerciale mondiale, la présidente du FMI, Christine Lagarde a jugé redoutable la remise en cause des règles du commerce international.