Les syndicats
Introduction
L’unité syndicale, qui avait fait la force de la mobilisation contre la loi travail au printemps 2016, paraît difficile à retrouver.
La CGT avait pris l’initiative de la rupture en annonçant avant l’été l’organisation d’une journée de mobilisation le 12 septembre. La CFDT et FO affichaient à l’inverse leur volonté de jouer le jeu de la concertation face à un gouvernement doté d’une forte légitimité électorale. Après la publication du contenu des ordonnances le 31 août dernier, la CGT a dénoncé un projet qui signait, selon son secrétaire général, « la fin du contrat de travail ». FO et la CFDT ont respectivement signalé des points de désaccord et de déception, mais ont refusé d’appeler à la mobilisation.
Ces dissensions font suite aux élections professionnelles de mars 2017. La CGT, en perte de vitesse dans le secteur privé, cherche à nouveau à faire la démonstration de sa force. À l’inverse, FO entend tirer les leçons de la mobilisation contre la loi El Khomri, et ne souhaite pas « user ses forces » sur le dossier des ordonnances pour mieux se concentrer sur la réforme de l’assurance chômage. La CFDT s’inquiète quant à elle de la place des syndicats dans les TPE-PME, où les chefs d’entreprise pourront négocier directement avec les salariés. Son secrétaire général, Laurent Berger entend obtenir des améliorations à travers les décrets d’application : « C’est moins spectaculaire, mais c’est beaucoup plus efficace », a-t-il déclaré.
Une première manifestation s’est donc tenue 12 septembre. Elle a réuni 220 000 personnes à travers le pays, soit un chiffre identique à celui de la première manifestation contre la loi El Khomri. Philippe Martinez a salué une mobilisation réussie et appelé à une nouvelle journée d’action le 21 septembre, à la veille de l’adoption des ordonnances en conseil des ministres, journée qui a connu une moindre affluence que celle du 12. (Nous enregistrons la veille de l’autre mobilisation, celle de La France insoumise sur laquelle nous reviendrons évidemment).
Le président de la République ainsi que les membres du gouvernement et de la majorité affichent leur détermination. Mais l’exécutif peut s’inquiéter de la multiplication des appels à la mobilisation au cours des prochaines semaines. Le 25 septembre, les fédérations CGT et FO de la branche transports ont appelé à la grève les salariés du secteur routier. Le 28 septembre, les organisations syndicales et associations de retraités défileront contre le projet de hausse de la CSG. Les syndicats de la fonction publique ont également appelé les fonctionnaires à faire grève le 10 octobre, pour s’opposer au gel du point d’indice et aux suppressions de postes. Une réaction des syndicats étudiants est attendue suite à la baisse de l’APL et aux difficultés rencontrées par de très nombreux bacheliers pour trouver une place à l’université.
L'assemblée générale de l'ONU
Introduction
La 72ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies s’est ouverte, à New York, le 12 septembre. Le débat général annuel, qui voit les représentants des 193 États membres défiler à la tribune pour y présenter leur vision du monde et leurs priorités de politique étrangère, a débuté le 19 septembre. Cette grand-messe diplomatique s’ouvre dans un climat délicat, où de nombreux dossiers concentrent les tensions. La guerre en Syrie, les tensions avec la Corée du Nord, le devenir de l’accord de Paris sur le climat ou de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien sont ainsi au centre des discussions.
Les enjeux de cette nouvelle session sont d’autant plus importants qu’il s’agit d’une première pour le nouveau Secrétaire général des Nations Unies, le portugais Antonio Guterres, en poste depuis le 1er janvier 2017. Les premiers discours onusiens des présidents américain et français étaient également très attendus. Malgré cela, ni le président russe Vladimir Poutine, ni le président chinois Xi Jinping ou la chancelière allemande Angela Merkel n’ont fait le déplacement à New York.
Pour son premier discours à l’ONU, le président Trump a de nouveau cherché à marquer les esprits. En décembre, il avait accusé les Nations Unies d’être un « club où les gens passent un bon moment » et brandi la menace d’une coupe claire dans la contribution des États-Unis au budget onusien. Cette fois-ci, M. Trump s’est distingué par la violence de ses propos à l’encontre des « Etats voyous », renouant avec la rhétorique de George W. Bush. Il a notamment visé la Corée du nord et son dirigeant, Kim Jong-Un, qualifié de « Rocket Man », avant de menacer Pyongyang de destruction totale. Le président américain a ensuite fait porter ses critiques contre l’accord sur le nucléaire iranien, héritage de son prédécesseur Barack Obama. Donald Trump a enfin attaqué les régimes cubain et vénézuélien, menacés d’une intervention américaine.
Quelques minutes plus tard, Emmanuel Macron a tenu un discours que la presse internationale a une nouvelle fois qualifié d’« anti-Trump ». Rappelant son attachement au multilatéralisme et à l’interdépendance des nations, le président français a réaffirmé son opposition à l’usage de la force à l’encontre de la Corée du Nord. Il a également soutenu l’accord sur le nucléaire iranien, jugé essentiel pour la stabilité de la région et la non-prolifération des armes nucléaires. Paris a également tenté de relancer le dossier syrien en appelant à la création d’un groupe de contact composé de représentants des membres du P5, la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni, et les États-Unis —, auxquels s'ajoute l'Allemagne afin de trouver une solution à une crise qui s’éternise. En marge des débats, la France a lancé avec succès le projet d’un Pacte mondial pour le droit de l’environnement, conclu sous l’égide des Nations Unies pour faire suite à l’accord de Paris sur le climat.