#5 - Les collectivités locales & la Catalogne

Le référendum Catalan

Introduction

Dimanche dernier, les autorités catalanes ont organisé à un référendum d’autodétermination. La journée du scrutin a été marquée par de violents affrontements entre la police espagnole et les électeurs catalans, alors que la justice avait déclaré la consultation contraire à la constitution. Le soir même, Carles Puigdemont, chef de l’exécutif catalan, a proclamé la victoire du « oui » avec 90% des suffrages exprimés malgré une participation plafonnant à 42,3% des inscrits.
Depuis Madrid, le Premier ministre Mariano Rajoy a répliqué : « Il n'y a pas eu de référendum d'autodétermination en Catalogne ». Un dialogue de sourds s’est alors développé entre Barcelone et Madrid. Tandis que le gouvernement espagnol de M. Rajoy refuse toute négociation, l'exécutif catalan menace de faire sécession pour former « un État indépendant qui prenne la forme d'une République ». Le président catalan a demandé lundi une médiation internationale et un appui de l’Union européenne pour faire entendre ses revendications à Madrid. M. Puigdemont réclame aussi le départ des forces policières espagnoles et promet une enquête sur les violences du 1er octobre. Les défenseurs de la cause indépendantiste ont dans le même temps organisé d’importants rassemblements populaires. Près de 15.000 personnes ont manifesté à Barcelone lundi 2 octobre, et près de 700.000 Catalans ont répondu le lendemain à l'appel à la grève générale lancé contre les violences policières.
Le roi d’Espagne Felipe VI s’est adressé à la population mardi 3 octobre. Dans son allocution télévisée, le souverain a défendu avec fermeté l’unité de l’État espagnol, ouvrant la voie à de nouvelles mesures de Madrid pour rétablir l’ordre constitutionnel en Catalogne. Cette fermeté a surpris de nombreux observateurs, qui y ont vu un parallèle avec l’attitude de Juan Carlos Ier lors de la tentative de coup d’État militaire de 1981.
Cette intervention n’a pourtant par découragé l’exécutif catalan qui a annoncé préparer une déclaration d’indépendance. Le Tribunal constitutionnel de Madrid a donc suspendu la séance plénière de l’assemblée régionale, afin d’empêcher les parlementaires catalans de se réunir. Dans un geste d’apaisement, M. Puigdemont a finalement repoussé à mardi son intervention devant le Parlement régional. Les divisions de la société catalane ont par ailleurs refait surface en fin de semaine. L’agitation indépendantiste provoque en effet l’émotion des milieux d’affaires. Les deux principales banques de la région, la Banco Sabadell et la Caixabank, ont annoncé le déménagement de leurs sièges, en cas d’indépendance. Les Catalans opposés à l’indépendance, qui se présentent comme une majorité silencieuse, doivent également défiler dans les rues de Barcelone ce dimanche.

La situation des collectivités locales

Introduction

Les élections sénatoriales du 24 septembre ont été marquées par la victoire de la droite et la résilience des formations traditionnelles. Le parti Les Républicains a conforté sa majorité relative, avec 146 sièges sur les 348 que compte la Chambre haute. Gérard Larcher a été largement réélu pour un troisième mandat à la présidence du Sénat. Le groupe socialiste a mieux résisté que prévu au scrutin, conservant 78 sénateurs au terme de ce renouvellement partiel. À l’inverse, le parti La République en marche n’a obtenu que 21 sièges, soit un résultat très loin des espoirs formulés avant l’été. Avec le soutien des centristes et des radicaux, l’exécutif peut toutefois compter sur une petite centaine de sénateurs. Les cadres de la majorité ont tenté de minimiser la portée de cette défaite, faisant valoir que ce résultat reflète la composition des assemblées locales, où le parti n’est pas ou peu représenté. Ce scrutin n’en constitue pas moins un revers pour le gouvernement, qui doit faire face à la fronde des représentants des territoires.
L’ouverture le 17 juillet de la conférence des territoires devait pourtant marquer le début d’un dialogue fécond entre l’État et les élus locaux. Mais plusieurs annonces ont suscité la colère des collectivités. Celles-ci estiment trop important l’effort budgétaire qui leur est demandé, tandis que l’exécutif a porté de 10 à 13 milliards d’euros les économies qu’elles devront réaliser au cours du quinquennat. Chaque échelon fait également entendre des revendications spécifiques. Les communes protestent contre les suppressions de la réserve parlementaire et des emplois aidés, deux dispositifs qui irriguent le tissu associatif et l’emploi local. Les maires continuent en outre de s’inquiéter de la quasi-suppression de la taxe d’habitation qui, bien qu’elle soit compensée par une hausse des dotations de l’État, met en cause le principe de libre administration des collectivités territoriales. De leur côté, les régions ont vivement réagi à la suppression du fond spécial pour le développement économique, mis en place par le précédent gouvernement.
En conséquence, les présidents de régions ont décidé lundi 28 septembre de déserter la conférence des territoires et de couper les ponts avec l’État. Les départements ont également annoncé leur retrait des instances de concertation. Si les questions fiscales constituent la principale pomme de discorde, les collectivités fustigent aussi la méthode, jugée autoritaire, et accusent l’État de vouloir orchestrer une « recentralisation » du pays. La droite républicaine, revigorée par son succès aux élections sénatoriales, entend tirer profit de son implantation dans les exécutifs locaux pour s’opposer à Emmanuel Macron. Enfin, la victoire de la droite au Sénat place une hypothèque sur le projet de révision constitutionnelle voulue par le président de la République, qui ne dispose par de la majorité des trois cinquièmes au Parlement et devra négocier des ralliements.

Les brèves

Edmond Maire

Philippe Meyer

"Juste un mot pour souligner le rôle, l’importance, la qualité de cet homme qu’était Edmond Maire, nous l’avions reçu dans une autre circonstance et dans un autre endroit. C’était un homme qui avait entre ses propos et ses actes une cohérence qui n’était en plus pas ennuyeuse Il y a des gens qui sont cohérents et qui vous donne l’impression qu’ils vous donnent une leçon, lui non. Il faisait ce qu’il avait à faire, et il l’a fait. C’était un homme de parole."

Un prix Nobel de la paix bien "niaiseux"

François Bujon de L’Estang

"Moi je voudrais décerner ma noix d’honneur personnelle à l’Académie Nobel et sinon verser une larme du moins pousser un soupir sur l’attribution du prix Nobel de la Paix à une fédération d’ONG qui s’appelle l’International Campaign for Abolition of Nuclear Arms, qui a sponsorisé si j’ose dire un traité voté à l’assemblée générale des Nations Unies par 122 états interdisant la fabrication, l’usage des armes nucléaires, au mépris bien sûr que cela n’a aucun rapport avec la réalité et que tous les états disposant d’armes nucléaires ont décidé de boycotter ce traité. Donc l’angélisme béat c’est quelque chose de probablement très estimable mais on est tellement loin de la réalité que comme disent nos amis québécois, je trouve cela bien niaiseux."

Le destin de l'Europe: une sensation de déjà vu

Marc-Olivier Padis

"Ma lecture de cette semaine est un livre sur l’Europe d’Ivan Krastev qui est un des meilleurs essayistes aujourd’hui sur les questions européennes. Cela s’appelle « Le destin de l’Europe : une sensation de déjà vu » aux Editions Premier Parallèle. C’est une réflexion sur les nouveaux thèmes qui sont apparus en Europe à l’occasion de la crise des réfugiés et notamment la division entre l’Est de l’Europe et l’Ouest de l’Europe, comme Krastev vient le la Bulgarie et qu’il vit maintenant à Vienne, il a un regard particulièrement aigu sur les divisions entre l’Est et l’Ouest."

La disparition de Joseph Mengele, d'Olivier Guez

Jean-Louis Bourlanges

"Je voudrais vous signaler le livre que j’ai lu cette semaine d’Olivier Guez, La disparition de Joseph Mengele. Olivier Guez est l’homme qui avait fait notamment le scénario du film sur Fritz Bauer, l’homme qui avait retrouvé Eichmann et qui avait conduit à la condamnation d’Eichmann. Et là c’est un livre, un roman, je me méfie toujours du roman parce que comme dirait Paul Valéry, le mélange du vrai et du faux est plus faux que le faux, mais là le livre montre la vie de Mengele après le Reich, en Argentine, au Paraguay, au Brésil, jusqu’à sa mort. Il y a quelque chose qui reste insuffisant, c’est qu’on ne comprend pas comment ce médecin fou d’Auschwitz a été un médecin fou car il apparaît à la fois comme très antipathique et assez raisonnable. Mais ce qu’on voit très bien c’est ce qui s’est passé pour les Nazis après. Et on voit deux moments très différents : une première période où peu à peu il se réintègre dans la société officielle, il reprend son nom, et puis à partir de l’affaire Eichmann et des grandes publications, l’Holocauste et la Shoah, il y a un retour en enfer et cet homme finit comme il n’aurait jamais dû vivre avant c’est-à-dire en enfer, dans une solitude absolue et dans une existence justement misérable moralement."