Macron à l’assaut des Institutions.
Introduction
Édouard Philippe a présenté mercredi 4 avril les grandes lignes du projet de réforme des institutions annoncé lors du Congrès de Versailles en juillet 2017 par Emmanuel Macron pour opérer “un retour aux sources de la Ve République”. On y trouve notamment une baisse du nombre de députés et de sénateurs d’environ 30%, une limitation du cumul de mandats à trois consécutifs et l’introduction d’une dose de proportionnelle aux législatives à hauteur de 15%. Le tout afin de “moderniser la vie démocratique et rendre plus efficace le travail parlementaire” selon les mots de l’Élysée Ces trois principales propositions bénéficient d’un fort soutien populaire. Selon l’institut Odoxa, 9 Français sur 10 se disent favorables à la réduction du nombre de parlementaires et à la limitation du nombre de leurs mandats consécutifs”. Le président ayant annoncé lors de ses vœux en janvier 2018 : “la mise en place d’un pacte girondin” rappelant son profond attachement au “droit à la différentiation”. Plusieurs régions françaises dont la Corse, l’Alsace ou la Bretagne pourraient ainsi bénéficier d’une plus grande autonomie dans les différents processus décisionnaires et même la possibilité d’adapter le droit national aux spécificités locales. Les Républicains ont dénoncé “une lourde erreur” menaçant la “stabilité” des institutions “héritées du général de Gaulle”. Le président du sénat Gérard Larcher s’est dit en “total désaccord” avec le texte jugeant qu’il ne permettra plus “une juste représentation” et ce malgré les nombreuses tractations ces dernières semaines entre le gouvernement, le président du Sénat et celui de l’Assemblée nationale. Les différents représentants de la gauche et de l’extrême gauche dénoncent un projet “totalement déséquilibré” et attentatoire au “pluralisme politique”. Si la loi constitutionnelle a été déposé jeudi 5 avril au Conseil d’État les lois organiques et ordinaires devront attendre la semaine prochaine. C’est en mai que l’Assemblée examinera le projet du gouvernement sur lequel le Sénat se penchera fin juin. Ni le président ni le Premier ministre ne se sont exprimés sur l’alternative vote du Congrès ou référendum.
Poutine contre le reste du monde?
Introduction
Le 18 mars 2018 Vladimir Poutine a été élu pour un quatrième mandat à la tête de la fédération russe qu’il gouverne depuis dix-huit ans. Il a obtenu plus de 77% des voix pour une participation record de 68% des inscrits. Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny avait été déclaré inéligible par la commission électorale en octobre après sa condamnation pour détournements de fond que l’intéressé juge “fabriquée de toutes pièces” pour lui barrer la route du Kremlin. Si de nombreux cas d’irrégularités ont été observés (bourrage d’urnes ou tentatives de votes multiples), selon le centre de recherche indépendant Levada, 55% des 18-25 ans Russes disent “avoir confiance en Poutine” malgré un bilan en demi-teinte marqué par une explosion du coût de la vie due en partie aux lourdes sanctions internationales pesant sur le pays. L’annexion de la Crimée en 2014 et le conflit avec les nouvelles autorités pro-occidentales de Kiev ont contribué à exacerber les tensions avec l’Union Européenne et l’Occident de façon plus générale. En Syrie, dès les débuts de la guerre civile en septembre 2015, Vladimir Poutine s’est fait l’ardent défenseur du régime de Bachar El Assad s'immisçant ainsi dans l’équation régionale au côté de la Turquie, de l’Iran et d’Israël. Officiellement mobilisée contre Daech, l’intervention russe a surtout ciblé les groupes rebelles en lutte contre le régime syrien ainsi que de nombreuses positions civiles s’attirant, là encore, les foudres de l’ONU. Depuis 2016, la Russie est au cœur d’une polémique autour de possibles cybers attaques et de nombreux cas supposés d’ingérence ou de désinformation sur les réseaux sociaux, destinés à déstabiliser ou à favoriser certains candidats. C’est le cas notamment de l’AfD en Allemagne, du Front National en France mais aussi et surtout de la course à la présidentielle américaine au profit de Donald Trump. Plus récemment, c’est l’affaire d'empoisonnement de l’ex-agent Sergueï Skripal et de sa fille le 4 mars sur le sol britannique qui a ravivé les tensions avec le pays de Vladimir Poutine, conduisant à un mouvement de représailles coordonnées sans précédent de la part du camp occidental. Si la Russie dénonce une énième “campagne de provocation anti russe”, 26 pays dont 18 membres de l’Union européenne et l’OTAN ont déjà manifesté leur soutien à la Grande Bretagne en décrétant l’expulsion de plus de 121 diplomates russes, du jamais vu depuis la fin de la guerre froide...