Que signifient les mouvements sociaux?
Introduction
A l’orée de la deuxième année du quinquennat, le pays connait de nombreux mouvements sociaux en réaction aux différents projets de réforme. Depuis le 3 avril, le mouvement des cheminots s’oppose à la réforme de la SNCF tandis que, pour protester contre la loi ORE et la réforme du baccalauréat jugée élitiste, plusieurs universités sont occupées et que les fonctionnaires dénoncent ce qu’ils considèrent comme la casse de leur statut. Ils s’opposent au gel du point d’indice, à la réintroduction du jour de carence ou à la suppression annoncée de 120 000 postes d’ici à 2022. Selon eux, le manque de moyens, le manque de temps et l’épuisement global des effectifs entraîneraient une dégradation générale des conditions de travail et une baisse de qualité des services. La grogne a atteint les lycéens confrontés aux dysfonctionnements de la plateforme ParcoursSup’ qui aurait laissé plus de la moitié des élèves sans affectation pour l’année prochaine. Au début de l’année, dans une tribune publiée par Libération, un collectif de mille médecins et cadres de santé s’est alarmé de la nouvelle cure de rigueur du budget de la santé et dénonce la baisse de la qualité des soins et la démotivation des soignants. Mais le mécontentement ne se limite pas au secteur public : à Air France ou à Carrefour, nombre de salariés ont décidé de faire grève et demandent une hausse des salaires, de meilleures conditions de travail ou la certitude de garder leur emploi. Ces mobilisations, comme celle du 1 er mai, ont quelquefois enregistré un niveau inédit de violences perpétrées notamment par les « Black Block » d’ultra-gauche. A ces préoccupations s’est ajoutée en mars une forte mobilisation contre la loi Asile et Immigration de Gérard Colomb jugée inhumaine dans son traitement de l’immigration irrégulière et dénoncée à l’intérieur même de la majorité. Mais, si les syndicats sont unis pour la première fois depuis 2010, le nombre de manifestants a diminué des deux tiers entre le 22 mars et le 22 mai. Même à la SNCF, où 95% des cheminots se sont prononcés contre la réforme lors d’un « vot’action », la mobilisation semble faiblir. Un TGV sur deux circule désormais contre un sur cinq au plus fort de la grève.