Migrants : recommencer à zéro ?
Introduction
Bien que le maire de Palerme, Leoluca Orlando, ait rapidement offert d’accueillir l’Aquarius et ses 629 occupants, le navire de sauvetage affrété par l’ONG française SOS Méditerranée opérant au large de la Libye, s’est vu interdire l’accès aux côtes italiennes et maltaises. Le nouveau ministre de l’Intérieur italien issu de la Ligue, Matteo Salvini s’est montré inflexible, accusant les Européens d’avoir laissé l’Italie seule face à la crise migratoire. Son pays a vu débarquer sur ses côtes depuis 2013 plus de 700.000 migrants dont son gouvernement se propose de renvoyer le tiers dans leurs pays d’origine. C’est vers le port espagnol de Valence que se dirige l’Aquarius. Pedro Sanchez, le chef du nouveau gouvernement espagnol ayant déclaré il est “de notre obligation d'aider à éviter une catastrophe humanitaire et d'offrir un port sûr à ces personnes". Son ministre des Affaires Étrangères Josep Borrell n’en a pas moins fait écho aux propos de Matteo Salvini et regretté “qu’il n'y a pas eu jusqu'à présent beaucoup de solidarité de la part des autres pays européens" En France, les dirigeants nationalistes corses ont proposé de recevoir le navire en détresse. Le gouvernement a rappelé que cette décision n’incombait qu’à lui. Après qu’Emmanuel Macron a fustigé “le cynisme et l’irresponsabilité” du nouveau gouvernement italien la rencontre entre le président français et le nouveau chef du gouvernement italien s’est conclue sur un communiqué apaisé, faisant état d’un accord sur les questions migratoires et sur la réforme de la zone euro. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, porte-étendard des pays européens opposés à l’accueil des migrants, a apporté son “total soutien” à l’Italie, exprimant son “soulagement” de voir les frontières maritimes de l’Union Européennes enfin protégées. En Allemagne, le ministre de l’intérieur Horst Seehofer, opposé à Angela Merkel, a rejoint ses homologues italien et autrichien dans un « axe des volontaires », censé s’attaquer à l’immigration...
USA/Corée du Nord : et après ?
Introduction
Donald Trump et Kim Jong-Un se sont rencontrés le 12 juin à Singapour afin de discuter d’une possible pacification de la péninsule coréenne, ponctuée ces dernières années par de nombreuses tensions. Au terme de leurs discussions, les deux dirigeants ont présenté un accord assez court, énonçant que la Corée du nord devrait s’engager dans la voie de la dénucléarisation totale en échange de garanties de sécurité assurées par les États-Unis. Bien que le sommet ait rapidement été qualifié d’historique par une partie de la presse internationale, les avis restent mitigés quant à la réalité d’un véritable « succès diplomatique ». Le texte final de l’accord reste flou Il ne précise ni échéance ni calendrier du démantèlement annoncé et renvoie ces questions aux négociations que conduiront le secrétaire d’État, Mike Pompeo et un haut responsable de Pyongyang. Et qui s’annoncent longues. Mike Pompeo a précisé que les sanctions imposées à la Corée du Nord pourraient être allégées au fur et à mesure de l’avancement des négociations mais il a certifié à ses partenaires qu’elles resteraient en place jusqu’à la dénucléarisation totale du pays. Les États-Unis se sont engagés à mettre un terme à tout exercice militaire conjoint avec la Corée du Sud arguant que le processus de paix « ne pourrait se construire alors que de tels signes d’agressivité subsisteraient » à la frontière coréenne. Le ministre de la Défense japonais, Itsunori Onodera, a annoncé que le Japon maintiendrait les exercices militaires en coopération avec les États-Unis et que Tokyo continuerait à renforcer ses défenses dans l’éventualité d’un tir balistique nord coréen. Le Japon, adepte d’une ligne dure contre Pyongyang, a été pris de court par le sommet Kim-Trump alors que les autorités nipponnes cherchaient à organiser une rencontre entre le Premier ministre Shinzo Abe et Kim Jong-un ces derniers mois. La Chine est restée à l’écart du dossier nord-coréen et Xi Jin Ping semble avoir assisté passivement à un sommet qui risque de modifier en profondeur les rapports de force dans la région. Mike Pompeo s’est efforcé de rassurer ses alliés japonais et Sud-Coréens en rappelant que l’objectif de son pays est la « dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la Corée du Nord », formule qui ne figure pas dans le texte signé par les deux présidents. Aucune mention n’a été faite des questions liées aux violations des droits de l’homme. Pourtant, fait observer Phil Robertson, sous-directeur de Human Rights Watch en Asie, Si Kim Jong-un a pu consacrer de telles ressources au développement de son arsenal nucléaire, il y a une raison : il sait que le peuple n’osera pas s’yopposer. La peur du gouvernement est si généralisée que quoi que l’État veuille, il peut le faire ».