Quelle politique pour l'écologie ?
Introduction
Le week-end dernier, les centaines de manifestations organisées à travers le monde en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique sous l’égide du slogan « Rise for Climate » ont eu un retentissement inédit aussi bien à Copenhague qu’à Manille en passant par San Francisco ou Sydney. En France, la manifestation organisée à Paris a réuni pour la première fois plusieurs dizaines de milliers de personnes en faveur de l’écologie. Cette mobilisation intervient au lendemain de la publication dans Libération d’une tribune signée par 700 scientifiques qui interpellent le gouvernement français sur la nécessité de prendre conscience de « l’urgence climatique » qui a été illustré cet été par la multiplication souvent tragique d’événements climatiques réputés extraordinaires. Par ailleurs, la France doit faire face à une dégradation croissante de la qualité de son air, de son eau ; et à une érosion de mieux en mieux documentée de sa biodiversité. C’est dans ce contexte que l’ancien ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a annoncé sa démission le 28 août dernier. Si le Gouvernement d’Emmanuel Macron, qui a organisé à Paris en décembre dernier le One Planet Summit, continue d’afficher un engagement sans faille en faveur de l’écologie, le départ de cette figure du mouvement écologiste ne va pas sans soulever quelques questions quant aux engagements concrets que ce Gouvernement souhaite prendre en matière de protection de l’environnement auxquelles la feuille de route de François de Rugy, qui succède à Nicolas Hulot au ministère de l’écologie, ne semble pas devoir répondre.
La Grèce est-elle morte guérie ?
Introduction
Le 20 août dernier, la Grèce est sortie du troisième et dernier plan d’aide financier que ses créanciers lui avaient accordé depuis 2010 pour un total de 290Md€. Si cette sortie a été immédiatement saluée de concert par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, par le président du Conseil européen Donald Tusk et par le président de l’Eurogroupe, Mario Centeno, elle ne signifie pas que la situation économique de la population grecque se soit améliorée depuis les prémisses de la crise en 2010. Les nombreux plans de réformes, de privatisation et de réduction du service public adoptés sous la pression de la troïka ont permis au gouvernement grec de dégager un excédent primaire de 4% de son PIB hors service de la dette pour l’année 2017. Après 9 ans de récession, la croissance a repris en 2017. Cependant, le taux de chômage demeure proche de 20%, les jeunes diplômés représentent une large part du contingent de 50 000 départs annuels et 1.400.000 retraités vont voir leur pension diminuer en 2019. Pour reprendre la main après avoir appliqué les plans successifs imposés par les créanciers, le Premier ministre Alexis Tsipras a annoncé dans un récent discours prononcé lors de la foire de Thessalonique une série de mesures qui vont de la réduction de la TVA à une remontée progressive du salaire minimum dont le niveau a été réduit de 23% depuis le début de la crise. Pour autant la fin du plan d’aide ne signifie pas la fin de la surveillance financière et le Premier ministre grec devra composer avec la « surveillance renforcée » prévue par la Commission pour s’assurer que son pays engage les réformes nécessaires pour honorer ses engagements.