Après Collomb
Introduction
C’est au Premier ministre que le ministre de l’intérieur démissionnaire Gérard Collomb a passé ses pouvoirs le temps d’un intérim qui dure encore au moment où nous enregistrons cette émission. Le ministre de l’intérieur avait remis par deux fois en 48 heures sa démission au chef de l’État qui en a pris acte plus qu’il ne l’a acceptée. A la mi–septembre, il avait annoncé dans les colonnes de L’Express qu’il quitterait le gouvernement en 2019 pour preparer sa candidature à Lyon. Cet épisode intervient un mois seulement après la démission surprise d’un autre ministre d’État, Nicolas Hulot et sur fond d’une litanie d’affaires d’inégale ampleur mettant en cause le fonctionnement de la présidence ou impliquant différents membres du gouvernement Philippe. Cette période d’incertitude gouvernementale est d’autant plus mal perçue qu’elle se conjugue avec des errements à répétition dans la communication élyséenne depuis la rentrée. En résulte une impopularité croissante et une confiance mesurée à 30% par le baromètre Kantar-Sofres pour le mois d’octobre. Pour autant, le déplacement d’Emmanuel Macron à l’Assemblée générale des Nations Unies, où lui a été décerné le titre honorifique de « Champion de la terre », a été bien perçu par la presse internationale qui continue de voir en lui un des meilleurs défenseurs du système multilatéral issue de la seconde guerre mondial. Chez nos principaux partenaires européens et notamment allemands, Emmanuel Macron reste un atout majeur pour tenir tête à Donald Trump dans une relation bilatérale entre les États-Unis et l’Europe qui continue de se tendre. C’est ce bilan international flatteur que le Président de la République devrait mettre en avant pour renverser la tendance dans le cadre d’une campagne législative européen dans laquelle il a affirmé au Journal du Dimanche vouloir « s’impliquer ».
Les Conservateurs britanniques divisés face au Brexit
Introduction
Mercredi dernier, la Première ministre Theresa May a clos le congrès annuel du parti conservateur britannique par un discours volontariste de défense de son plan organisant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Cette proposition, baptisé plan « Chequers » du nom de la résidence où il a été dévoilé, a suscité une vive opposition au sein du parti Conservateur, opposition menée par l’ancien ministre des Affaires Étrangères Boris Johnson dont le soutien formel à la Première ministre a été exprimé dans un discours très hostile à son plan. Le congrès qui s’est achevé cette semaine a vu se succéder à la tribune d’autres adversaires du plan Chequers quelques semaines seulement après que le parti Travailliste est revenu sur son opposition à la tenue d’un nouveau référendum avant l’entrée en vigueur d’un éventuel accord, ce que réclament une partie des conservateurs. Mise en difficulté une nouvelle fois par les divisions internes de son parti Theresa May doit aussi faire face à la fin de non-recevoir de son plan que lui ont opposée par les chefs d’États de l’Union réunis à Salzbourg fin septembre. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a résumé ce refus en déclarant que le plan Chequers « n’est pas fonctionnel ». C’est avec une marge de manœuvre réduite que la Première ministre britannique devra poursuivre des négociations dont elle n’exclut officiellement plus qu’elles n’aboutissent pas et entrainent une sortie sans accord de l’Union européenne le 29 mars prochain.