Macron : vol au dessus d'un nid de zombies ?
Introduction
Après les démissions plus ou moins inattendues de deux ministres d’État en moins d’un mois et demi et alors que le ministère de l’Intérieur a connu plus d’une semaine de direction par intérim, le Président de la République Emmanuel Macron et sa majorité se trouve, comme aurait dit le poète, à la croisée de chemins montants, sablonneux, malaisés. La semaine écoulée a été marquée par des rumeurs et de vaines agitations autour d’un remaniement qui n’est finalement pas intervenu avant le départ du Président de la République à Erevan, pour le sommet de la Francophonie. Ce remaniement contraint intervient un peu plus d’un an et demi après la nomination d’Édouard Philippe à Matignon et la constitution d’une équipe gouvernementale marquée par la présence de nombreux techniciens n’ayant jamais exercé de fonction élective et par des élus dont beaucoup n’ont pas su consacrer aux médias l’attention que ceux-ci estiment leur être due. La semaine s’est donc passée en supputations, présomptions et conjectures sur les intentions du président quant à l’ampleur du remaniement ou sur la question de savoir s’il y a entre le chef de l’État et son Premier ministre des divergences ou des dissonances, des oppositions ou des différences d’appréciation. Que le gouvernement fasse le choix d’un remaniement technique ou d’une refondation du gouvernement, la question se pose des moyens et des talents que le Président de la République pourrait mobiliser, alors qu’il réaffirme en toutes occasions sa volonté de poursuivre les réformes, notamment celles de la constitution et celle des retraites, tandis que le parlement examine la loi PACTE et le projet de loi de finances
Brésil, la revanche des généraux ?
Introduction
Dimanche 7 octobre dernier, 104 millions d’électeurs se sont exprimés à l’occasion d’élections nationales à la fois législatives et présidentielles au Brésil. Ce scrutin vient après 4 ans de crise politique et institutionnelle marqués par de vastes scandales de corruption qui ont notamment abouti à l’emprisonnement de l’ancien président Lula da Silva. Dans le même temps, l’endettement du pays est passé de 51% à 77% de son PIB tandis que son déficit devrait atteindre cette année les 7%. Le premier tour a confirmé la percée d’un député fédéral d’extrême droite encore inconnu il y a 4 ans Jair Bolsonaro qui est arrivé largement en tête dimanche soir en recueillant 46% des suffrages exprimés. Ce succès, salué par une hausse de 6% de l’indice de la bourse brésilienne lundi, conforte la stratégie de Bolsonaro qui a mené une campagne virulente contre les partis traditionnels tout en promettant une libéralisation massive de l’économie du pays et en évoquant une possible intervention de l’armée pour assurer l’ordre public. Face à lui, le candidat du parti des travailleurs Fernando Haddad n’a pas su profiter de cette campagne pour sortir de l’ombre de l’ancien président Lula. Malgré le ralliement immédiat du candidat de centre gauche Ciro Gomes dimanche soir, il apparaît comme le grand perdant de ce premier tour qui le place plus de 15 points derrière Jair Bolsonaro avec 29% des voix. Tout au plus pourra-t-il fonder quelque espoir sur le taux d’abstention de 20% au premier tour pour renverser la tendance en fédérant les oppositions à l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir. Reste donc à savoir si la nostalgie de la dictature militaire exprimée à plusieurs reprises par Bolsonaro et ses multiples sorties misogynes et homophobes suffiront à mobiliser les électeurs des autres candidats et à mobiliser les abstentionnistes pour le second tour qui se tiendra le 28 octobre prochain.