Gilets jaunes
Introduction
La mobilisation des gilets jaunes de samedi 17 novembre dernier s’est poursuivie au début de cette semaine par le maintien de plusieurs opérations de blocage sur la voirie notamment en Bretagne, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans la région Grand Est. Conséquemment à ce prolongement des manifestations, le bilan des débordements liés à la mobilisation s’est alourdi avec un deuxième décès survenu dans la journée de mardi et un nombre total de blessés qui dépasse les 500. Une semaine après le premier jour de mobilisation, une nouvelle manifestation s’est tenue hier à Paris. Le gouvernement affirme que, bien que les revendications soient « entendues » par la majorité, cette dernière n’entend pas changer de cap comme l’a répété le Premier ministre lors de son intervention à France 2 dimanche soir. Le Président de la République, qui effectuait un voyage officiel en Belgique au début de la semaine, a affirmé sa volonté de dialoguer et de mieux expliquer son cap sans nommer expressément le mouvement des gilets jaunes. Si le mouvement des gilets jaunes reste caractérisé par sa grande déstructuration et par la diversité de ses revendications, les syndicats ont adopté des postures diverses quant à la poursuite du mouvement. La fédération Force ouvrière des transports a apporté son soutien mardi à la mobilisation, la CFDT Transports n’a pas souhaité s’associer au mouvement tandis que la CGT n’a pas adopté de position claire tout en appelant à manifester le 1er décembre autour du pouvoir d’achat. Enfin à La Réunion les manifestations des gilets jaunes ont donné lieu à des affrontements particulièrement violents dus à des casseurs. Après que 30 membres des forces de l’ordre ont été blessés, le préfet a annoncé la mise en place d’un couvre feu à partir de mardi tandis que le président de région Didier Robert a annoncé un gel de 3 ans de la fiscalité sur les carburants sur le territoire de l’île.
Brexit : deal or dead ?
Introduction
Mardi 13 novembre, la Première ministre britannique Teresa May a annoncé officiellement être arrivée au terme de la négociation de l’accord qui organise la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne à compter du 29 mars prochain. Or les dispositions de cet accord qui prévoit notamment le maintien du Royaume-Uni dans l’union douanière ainsi qu’un alignement réglementaire de l’Irlande du Nord sur les normes de droit européen a été vertement critiqué par opposants du gouvernement aussi bien que par ses alliés. En premier lieu l’accord a été attaqué au sein même du parti de Teresa May qui a enregistré trois démissions dans son gouvernement, dont celle de son secrétaire d’État au Brexit Dominic Raab, quarante-huit heures après l’annonce de l’accord. La semaine dernière, la fronde parlementaire des conservateurs a échoué dans sa tentative d’engager une motion de censure contre le gouvernement de Teresa May. Pour autant l’autorisation du parlement britannique de ratifier l’accord semble de plus en plus improbable depuis que le parti nord-irlandais DUP, indispensable à la coalition du gouvernement May, a déclaré que l’accord n’était pas acceptable. En outre Teresa May ne pourra pas compter sur le soutien du parti travailliste dont le chef de file Jeremy Corbyn a annoncé son intention de voter contre l’accord tandis que l’ancien Premier ministre Tony Blair a réaffirmé son soutien à l’organisation d’un nouveau référendum dans une tribune publié par plusieurs journaux européens cette semaine. Malgré son isolement croissant, la Première ministre a reçu cette semaine le soutien du gouverneur de la Banque d’Angleterre Mark Carney ainsi que celui du principal syndicat patronal, la Confederation of British Industry. Enfin si le ministre de l’économie allemand Peter Altmaier a exclu toute possibilité de renégociation de l’accord, la chancelière Angela Merkel a défendu l’accord mardi devant le Bundestag. L’incertitude plane donc sur le sommet exceptionnel dédié au Brexit qui rassemblera ce dimanche 25 novembre les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne.