Gilets Jaunes acte 4
Introduction
Samedi 8, les gilets jaunes appelaient à manifester pour la 4ème fois. De 300.000 manifestants le 17 novembre dernier, ils seraient passés à 125.000. A Paris, à Toulouse, à Lyon et à Bordeaux, la journée a été émaillée de nouveaux affrontements entre les forces de l’ordre dont 89.000 fonctionnaires étaient mobilisés et des manifestants liés ou non aux gilets jaunes. Selon le ministère de l’intérieur, il y a eu plus de 1.400 interpellations au niveau national et 974 personnes ont été placées en garde à vue. Lundi, les partis d’opposition ont tous été reçus à Matignon. Jeudi, la France insoumise, le Parti communiste et le Parti socialiste annonçaient le dépôt demain d’une motion de censure conjointe. Mardi, dans une première tentative de désamorcer le mouvement, le Premier ministre a annoncé la suspension pour 6 mois de la hausse de la taxe sur le carburant, suspension commuée le lendemain par le Président de la République en annulation pure et simple, bien que les mesures annoncées par le Premier ministre aient été adoptées à l’assemblée nationale par 358 voix contre 194. Le ministre des comptes publics a estimé à 4 milliards d’euros le coût de cette annulation. Mercredi, Emmanuel Macron a demandé aux autorités politiques, syndicales et patronales de lancer un appel au calme « clair et explicite » pour éviter les débordements samedi. Si plusieurs syndicats de salariés et du patronat ont débattu avec la ministre du travail vendredi de mesures bénéfiques au pouvoir d’achat des salariés, la CGT a refusé la concertation et lancé un appel à la grève des routiers, appel annulé après l’acceptation par le patronat des revendications des camionneurs. La FNSEA a appelé à la mobilisation la semaine prochaine. Une manifestation étudiante a réuni plus de 1.000 manifestants vendredi, plusieurs centaines de lycées ont été bloqués au cours de la semaine. Les images de l’intervention des forces de l’ordre à Mantes la Jolie ont provoqué un déluge de commentaires sur les réseaux sociaux, et le dévoilement des affinités, voire des affiliations, politiques de certains porte-parole des gilets jaunes a soulevé de nombreuses questions. Vendredi soir, les commentaires de ceux des gilets jaunes reçus par le Premier ministre avaient, pour la première fois, une tonalité confiante. Le Président de la République, qui ne s’est pas exprimé publiquement sur depuis la présentation de la stratégie énergétique de la France le 27 novembre dernier prendra la parole mardi.