"Pendant que trop de médias vaticinent sur des sondages qui leur tiennent lieu de connaissance de la réalité et qu’ils traitent comme des prédictions, dans l’Aveyron, à Decazeville, après la fermeture de la mine de charbon, après la mise à l’arrêt des activités de Vallourec, la Société aveyronnaise de métallurgie, la SAM va être liquidée parce que Renault, son unique client, a décidé de se fournir dans des pays où les rémunérations sont plus faibles et le droit du travail plus accommodant et bien que la SAM consacre près de la moitié de son activité à l’équipement des voitures hybrides et électriques. 333 ouvriers et cadres de la SAM se retrouvent sur le carreau. Ce qui reste du bassin industriel de l’ouest du département, Decazeville, Viviez et Aubin, est frappé à mort par la décision d’une entreprise, Renault, dont l’État est actionnaire à 15%. Nul doute que la décision de Renault n’ait une logique économique, mais une logique économique qui ne prend pas en compte les conséquences sociales de ses décisions n’est pas une logique économique, c’est une logique comptable. Je connais bien cette région ; j’ai vu Decazeville et son bassin prendre les uns après les autres les coups donnés par ces décisions à courte vue, toutes ont blessé, la dernière tue."