"Je voulais rendre hommage à la mémoire de Paul Veyne, qui vient de disparaître à 92 ans. C’était non seulement un immense historien mais aussi un esprit très curieux, quelqu’un qui a toujours été en décalage. Avec sa célèbre thèse sur le pain et le cirque, il a renouvelé notre vision de la société romaine, mais il a aussi interrogé les Grecs pour savoir s’ils croyaient vraiment à leur mythes. Plus récemment, il était revenu sur Palmyre à l’occasion de la destruction du site par les djihadistes de l’Etat islamique. Avec tout cela, il montrait à quel point l’Antiquité reste importante pour notre monde d’aujourd’hui, comment elle a façonné l’invention de la liberté politique. A l’heure où celle-ci est de plus en plus malmenée, et où la destruction de l’enseignement des lettres classiques semble systématique en France, la disparition de Paul Veyne n’en est que plus regrettable."