"De l’Histoire pour moi aussi, avec le deuxième tome des mémoires de Daniel Cordier, alias Caracalla. Daniel Cordier était le secrétaire de Jean Moulin pendant la guerre, et ce qui est vraiment passionnant, c’est que dès la fin de la guerre, Cordier refuse de rester dans un culte de la Résistance, ou d’apparaître comme un ancien combattant. Il décide donc de changer complètement de vie. Entré très jeune dans la Résistance, il n’a pas vraiment de formation, alors il hésite beaucoup, puis réalise qu’il a un excellent coup d’œil pour la peinture, et il devient galeriste. Il se passionne notamment pour l’Ecole de Paris. Le livre est très touchant, non seulement parce que la personnalité de Daniel Cordier est très attachante, mais aussi parce qu’il y a une continuité un peu mystérieuse avec Jean Moulin, puisque c’est lui qui avait initié Cordier à la peinture moderne. Daniel Cordier deviendra un galeriste important, ouvrant des succursales à Francfort et à New York, et participant à la création du Centre Pompidou. Il continue à suivre la vie politique et en 1958, sa réaction au retour du général de Gaulle est intéressante. En tant que résistant, il est un défenseur inconditionnel de de Gaulle, et pourtant il n’approuve pas les circonstances de son retour. "