"D’autre part, j’ai lu le journal qu’a publié Agnès Buzyn. D’un point de vue littéraire (et surtout éditorial), on peut regretter qu’il ait été publié à la va-vite, et contienne beaucoup de répétitions. Il est cependant chargé d’une émotion extraordinaire. Mme Buzyn l’a rédigé pendant la crise de la Covid, et on ne peut que penser à la phrase de Turgot : « notre problème, c’est de prévoir le présent ». Je crois qu’elle a fait ce qu’elle pouvait face à cette crise énorme, dont l’ampleur se dévoilait peu à peu. Et là encore, on prend conscience de l’indignité du sort qui lui a été réservé. Quand une ministre aussi dénuée d’informations que tout un chacun doit réagir face à une crise aussi gigantesque et inédite, on ne peut apprécier son action que sur le mode « capable » ou « non capable ». Ici, on a plutôt privilégié « coupable » ou « non coupable ». On a fait d’elle un bouc émissaire, et ce n’est pas à l’honneur des juridictions ou de la société française. Mais on voulait absolument trouver des coupables puisqu’il y avait des victimes."