"Gilles Martin-Chauffier a longtemps été critique littéraire à Paris Match. Il signe ce roman, qui nous fait entrer dans la cuisine des journalistes français, et notamment dans les rédactions quand les journaux sont rachetés par des milliardaires. L’auteur nous montre que quand vous avez quelques dizaines d’années d’expérience de journaliste et que votre publication est rachetée, vous ne pensez plus qu’à une chose : votre clause de conscience, c’est-à-dire l’indemnité que vous pourrez toucher en démissionnant (la clause de conscience est automatique en France, quand un journal change de propriétaire). J’ai trouvé cela très intéressant, l’auteur nous raconte avec une grande candeur la façon dont la plupart des journalistes ne sont que dans le calcul : combien ils peuvent toucher en quittant tel milliardaire avant de rejoindre tel autre … l’essentiel étant de trouver le bon, c’est-à-dire celui qui paiera le mieux. C’est un remake contemporain des Illusions perdues de Balzac, qui nous fait réfléchir au spectacle qu’offrent les médias à un moment où ils ne cessent de juger les politiques."