"Le cœur de ce livre, qui est un ouvrage collectif, est l’archive. Et surtout l’archive personnelle, de René Basset, qui a créé l’école d’Alger. Professeur d’arabe et de berbère entre 1880 et 1924 à la faculté de lettres d’Alger, dont il fut aussi le doyen. Il faut rappeler qu’Alger était la seule ville de l’empire colonial français à avoir une université, devenue par la suite un centre indépendant d’études et de recherches sur la langue, sur les dialectes et les cultures du monde arabe. Le livre est passionnant car il montre comment une science se constitue, comment Basset organise la recherche de manuscrits depuis son bureau, comment naît cet orientalisme de terrain, distinct de l’orientalisme parisien, comment il s’entremêle avec la démarche coloniale. L’archive personnelle de René Basset comporte 50 000 lettres, sur lesquelles les auteurs de ce livre ont travaillé. Ce chiffre donne le vertige. Qu’en sera-t-il dans 50 ou 100 ans, alors que nos correspondances sont désormais toutes numériques ?"