Le fils de Florian Zeller

Brève proposée par Nicole Gnesotto dans l'émission L'Europe et ses épreuves; Trumpisme et conséquences (#37), que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Le fils de Florian Zeller

Nicole Gnesotto

"Alors moi au départ, je voulais vous parler d’un écrivain que je viens de découvrir à ma grande honte qui est Emmanuel Bove dont le roman Le Piège est exceptionnel. Il se trouve que j’ai aussi vu une pièce de théâtre. C’est une pièce sur les relations Père Fils, c’est donc intitulé Le fils de Florian Zeller à La Comédie des Champs-Elysées et qui se joue jusqu’en juillet de cette année. Alors, j’ai pas été époustouflé par la mise en scène ni par Yvan Attal qui joue le rôle du père. Mais, ce comédien Rod Paradot, qui a d’ailleurs eu le prix en 2016 du meilleur espoir masculin pour le film La tête haute avec Catherine Denevue, est absolument extraordinaire dans le rôle d’un adolescent qui n’a tout simplement pas envie de vivre. Je trouve le texte dur, dérangeant et déroutant et l’interprétation et l’interprétation de Rod Paradot mérite qu’on aille la voir. "


Les autres brèves de l'émission :

Aventures d’un géographe de Yves Lacoste

Béatrice Giblin

"Je vais parler d’un livre d’une personnalité et ami qui m’est chère Yves Lacoste, qui sort ses mémoires dans Aventures d’un géographe. C’est un livre extrêmement touchant et qui montre bien la liberté de penser, la liberté d’individu que représente Lacoste. Il a beaucoup fait pour développer la géopolitique en France et la réflexion en créant Hérodote, dont il m’a confié la direction il y a 10 années de cela. Il retrace sa naissance au Maroc, ce qu’ont représenté ses premières années au Maroc et ensuite tout ce qui fait qu’il est profondément géographe. Il y a vraiment des récits qu’il faut relire."


Ch. Maurras, L'Avenir de l'intelligence et autres textes (coll. Bouquins)

Philippe Meyer

"Vous êtes beaucoup à vous inquiéter de l’absence de notre amie Michaela Wiegel. Soyez rassurés, Michaela Wiegel va bien et elle est fortement occupée. J’en ai eu la preuve directement avec la sortie de son livre Emmanuel Macron : Ein Visionär für Europa – eine Herausforderung für Deutschland qui doit vouloir dire en français Un visionnaire pour l’Europe, un défi pour l’Allemagne. Ensuite, récemment une éditrice devenue ministre, Françoise Nyssen, a décidé que la biographie de Charles Maurras serait retirée du volume annuel des commémorations nationales ce qui a d’ailleurs provoqué la démission de Jean-Noël Jeanneney. C’est inquiétant qu’une éditrice puisse faire une chose pareille et ensuite, c’est très inquiétant que la rumeur suffise à imposer ou à renverser des décisions de cette nature. La réponse est venue des éditions Bouquins de Robert Laffont puisqu’elles publient un volume qui a été préfacé par Charles Maurras, un volume de Jean-Christophe Buisson et qui a été annoté par Martin Motte. Ce livre a donné lieu à un article dans le Monde qui discute les choix qui ont été faits. Il y a d’ailleurs un peu de la poésie de Maurras qui ne devrait pas porter à beaucoup de contestations ou à quelconque bagarre. En tout cas, ce qui est extrêmement positif à ce volume c’est qu’on peut enfin discuter. On peut lire, on peut contester l’édition, aucune des horreurs de Maurras ne sont absentes de ce livre."


Le rapport d'Oxfam sur le partage des richesses

Jean-Louis Bourlanges

"Je voulais saluer le fait que Madame Duflot ait décidé d’arrêter la politique et de rejoindre Oxfam juste au moment où Oxfam sort une analyse qui me paraît conforter l’engagement de Duflot puisque c’est une ânerie absolue sur le plan économique, Oxfam produit une étude disant que l’augmentation de la part des dividendes distribués par rapport aux dividendes réinvestis était un signe de la détérioration du niveau de vie des salariés. Je crois que c’est une erreur économique élémentaire, le partage de la valeur ajoutée c’est ça qui compte et il se fait d’un côté par les salaires et de l’autre côté par les bénéfices qui sont soit distribués soit réinvestis. Et ce choix entre réinvestissement ou redistribution c’est simplement un choix entre remettre de l’argent dans l’entreprise ou donner la possibilité aux actionnaires de le mettre dans d’autres entreprises ce qui est conforme puisqu’un actionnaire c’est celui qui engage son capital et cela correspond évidemment à une logique économique. Il y a des entreprises qui ont besoin d’investir d’autres qui n’ont pas besoin et quand on distribue ses dividendes il faut réfléchir à ça. Donc il faudrait arrêter, en France, de se poser des questions techniquement et économiquement absurdes si on veut faire une vraie politique sociale."


Le Rocardisme: Devoir d'inventaire

Marc-Olivier Padis

"Je vais passer à tout à fait autre chose. J’ai lu cette semaine avec beaucoup d’intérêt un livre consacré au Rocardisme écrit par Alain Bergounioux qui est un grand historien du socialisme français et Jean-François Merle aux éditions du Seuil. Ce n’est pas une biographie de Michel Rocard même si on suit l’ensemble de son parcours, sa formation, ses premières années de travail ministériel, sa réflexion. C’est plutôt un travail historique sur « y’a-t-il une doctrine rocardienne » qui met en avant et sur laquelle il faudrait continuer à réfléchir aujourd’hui le fait que pour transformer un pays en profondeur, il faut mener des réformes lentes concertées et qui ne passent pas nécessairement par une multiplication de lois expéditives mais plutôt par des transformations qui accompagnent la société d’elle-même."