"Fallait-il consacrer un volume de cette collection bien connue du dictionnaire amoureux à l’activité réputée la plus infidèle qui soit ? Les traducteurs sont souvent accusés de trahir les écrivains (on connaît l’homophonie/paronomase « traduttore, traditore »). L’autrice montre plutôt que le but paradoxal du traducteur est de se faire oublier. Comment peut-on ainsi souhaiter devenir, au mieux, transparent ? C’est un des fils rouges qu’on peut suivre d’une entrée à l’autre de ce « dictionnaire amoureux qui parle beaucoup de littérature anglo-américaine puisque Josée Kamoun a été la traductrice de Philip Roth mais aussi de John Irving, George Orwell, Virginia Woolf ou encore Richard Ford. Elle parle magnifiquement de ces auteurs qui lui sont plus que familiers pour les avoir non seulement lus mais explorés et véritablement compris de l’intérieur. Un autre fil rouge passionnant concerne l’évolution de la langue en posant la question de la légitimité des nouvelles traductions. Pourquoi traduire à nouveau Shakespeare ou Orwell ? Qu’est-ce qu’une actualisation d’un texte ? Le traducteur est un explorateur de la langue, de la singularité de chaque écriture mais aussi de l’évolution historique de la langue commune des lecteurs et lectrices."