Exodus, Reckoning, Sacrifice: Three Meanings of Brexit de Kalypso Nicolaidis

Brève proposée par Lucile Schmid dans l'émission Merkel en difficulté; May entre deux chaises (#42), que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Exodus, Reckoning, Sacrifice: Three Meanings of Brexit de Kalypso Nicolaidis

Lucile Schmid

"Moi je voulais parler des travaux de Kalypso Nicolaidis qui est une professeure de relations internationales, qui dirige les recherches européennes à Oxford et qui comme son nom l’indique est française. Elle a publié un ouvrage très intéressant justement sur le Brexit et qui s’appelle « Exodus, Reckoning, Sacrifice: Three Meanings of Brexit ». Elle essaye de mettre en relation le Brexit avec des mythes de la mythologie grecque pour expliquer pourquoi au fond c’est un événement politique extrêmement pluriel. Il renvoie à l’idée d’exode par rapport à l’Angleterre qui avait une position si particulière dans l’Union Européenne, à l’idée de reckoning et d’au fond « qu’est ce que ça nous a apporté », avec ce slogan de « I want my money back » Et puis il y a aussi ses bénéfices puisque quand on veut être soi-même puissant, il faut se séparer de quelques choses qui est devenue au fond indéfinissable. Je trouve que ses travaux sont très intéressants. "


Les autres brèves de l'émission :

La Fontaine chez les collégiens

Jean-Louis Bourlanges

"Moi je voulais saluer l’initiative de notre ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui a décidé de donner à tous les élèves qui accèdent au collège un recueil des fables de La Fontaine par Joan Sfar. Je crois que c’est très intéressant parce que ça révèle deux choses chez Jean-Michel Blanquer. Première chose, la volonté de rétablir un rapport positif et massif des collégiens de France avec la littérature classique, avec ce qu’il y a de plus beau, La Fontaine est un des plus magnifiques poètes de notre littérature et de notre histoire littéraire. Et deuxièmement, c’est quand même, et je suis sensible à ça, un démenti à Jean-Jacques Rousseau. Puisque Jean-Jacques Rousseau dans l’Emile, condamnait l’utilisation des fables de La Fontaine comme instrument pédagogique au nom d’un idéalisme qui m’a toujours paru assez suspect et là je crois qu’il y a un signe de macronisme discret dans le fait qu’on donne à tous les collégiens de France, le manuel du réalisme et d’un réalisme civilisé de ce que sont ces fables. C’est le triomphe de Philinte sur Alceste et c’est une contribution importante à ce qu’on appelle aujourd’hui à gauche « le vivre ensemble »."


Art de Yasmina Reza

Nicole Gnesotto

"Je suis dans ma période théâtre et après Le Fils de Florian Zeller, je voudrais vanter les mérites de Art, la pièce historique de Yasmina Reza qui repasse au théâtre Antoine dans la même mise en scène que celle de 1994. Je n’avais pas vu la première version avec Lucchini, Arditi et Vaneck qui avait défraillé la chronique. J’ai vu la seconde version avec Jean-Pierre Darroussin qui a eu le Molière d’interprétation masculine, Charles Berling et Alain Fromager. Je trouve que cette version qui est pour moi la première est tout à fait drôle, irrésistible, c’est une pièce de boulevard intellectuelle, ce qui est assez rare quand même pour être noté."


Quatuors de Charles Gounod

François Bujon de L’Estang

"La fin de la semaine qui vient de s’écouler était celle de la fête de la musique donc je vais faire un brève musicale en recommandant une curiosité discographique qui vient de sortir. L’année 2018 est l’année Gounod et voilà que vient de sortir aux éditions Aparté Musique, l’intégrale des quatuors à corde de Charles Gounod qu’on avait jamais enregistré. Gounod ne les aimait pas, il les avait rangé dans un tiroir et quand son copain Saint-Saëns est venu le voir un jour, il lui a dit « qu’as tu fait de beau ces temps-ci », Gounod lui répondit : « je viens d’écrire des quatuors mais ils sont mauvais, je ne te les montrerai pas ». On vient de les enregistrer donc, c’est un enregistrement intéressant qui regroupe les 5 pièces jouées par le quatuors Cambini Paris. Cela mérite d’être écouté car c’est une nouveauté néo-classique."


Loi Paris-Lyon-Marseille

Philippe Meyer

"- Je vais ouvrir la séquence des brèves en rappelant qu’on commence à évoquer telle ou telle candidature pour les élections municipales de 2020 ici ou là à Paris, à Lyon ou à Marseille. Mais personne ne parle de la loi scélérate qui fait que les habitants de ces trois villes ne votent pas pour leur maire mais pour un collège d’électeur. C’est la loi Paris-Lyon-Marseille qui a été fabriquée dans les cuisines de François Mitterrand pour sauver la peau de Gaston Deferre, ce qu’elle a d’ailleurs fait à Marseille, elle avait été dénoncée avec indignation par la droite et Jacques Chirac qui s’en est servi après avoir ajouté deux secteurs nouveaux à Marseille pour sauver la peau de Monsieur Gaudin qu’elle a d’ailleurs sauvé. C’est une loi qui permet qu’on soit élu avec une minorité. Pourquoi est-ce que les parisiens, les marseillais, les lyonnais n’ont pas le droit d’élire directement leur maire ? Pourquoi est-ce qu’il faut qu’on en arrive à des combinaisons de cette nature ? Pourquoi est-ce qu’un système qui nous a si profondément indigné quand aux Etats-Unis il a permis l’élection de Georges Bush Junior contre celle d’Al Gore alors que Bush était minoritaire en voix tout comme Trump ? Pourquoi faut-il qu’il y ait indignation de ce côté-ci de l’Atlantique et résignation de l’autre côté ? Personnellement, je suis pour certaines initiatives, et je crois que je vais contribuer à l’une d’entre elles, pour que ces lois scélérates soient abolies."