Zombis : la mort n’est pas une fin ?

Brève proposée par Lionel Zinsou dans l'émission L’élection et la situation des Etats-Unis / Conséquences pour l’Europe et la France / n°376 / 10 novembre 2024, que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

Zombis : la mort n’est pas une fin ?

Lionel Zinsou

"C’est une exposition que je vous recommande cette semaine, au musée Jacques Chirac, qu’on appelle encore « du Quai Branly » (bien qu’il n’y ait plus de quai Branly). Que se passe-t-il d’intéressant après le trépas ? Toutes les cultures humaines se sont posées la question. En tant que Béninois, je suis passionné par les zombis, car c’est une forme d’eschatologie, même si elle est un peu pénible puisque cette « vie » procède de la magie noire, et que les statues sont légèrement inquiétantes … On peut donc traiter l’anxiété de l’actualité par l’angoisse ! Allez voir cette exposition, consacrée au vaudou haïtien. Le mot même de « zombi » vient du Congo, alors que le vaudou est typiquement béninois. Allez voir « Zombis », et dites-vous qu’il existe un vaudou plus doux que celui d’Haïti et du Brésil. Cette vie après la mort n’est peut-être pas très exaltante, mais elle est passionnante."


Les autres brèves de l'émission :

Mémoires interrompus

Philippe Meyer

"L’Institut Lumière et Actes Sud publient ces Mémoires interrompus de Bertrand Tavernier. C’est aussi passionnant que son Voyage au cœur du cinéma français, on y retrouve la qualité de la mémoire et l’ampleur du regard de l’auteur. C’est à la fois sa ville, Lyon, son enfance, son entrée dans le cinéma, d’abord comme spectateur glouton, puis comme attaché de presse (de Jean-Luc Godard entre autres), ses premiers films, l’importance du soutien de Philippe Noiret … Plus largement, c’est tout le monde du cinéma, avec les films, les producteurs, les acteurs, les techniciens, la cantine des tournages, qu’on retrouve dans ce livre, avec la générosité de Bertrand Tavernier. Et bien que le livre soit assez épais, il se termine très tôt, avec Un dimanche à la campagne, qui est l’un de ses films que je préfère. Mais c’est une bonne chose que le livre se termine sur ce film, que Bertrand a fait (et réussi) contre toute raison, et qui lui avait valu les insultes les plus répugnantes de certains journaux."





Trois fermiers s’en vont au bal

Lucile Schmid

"Face à l’actualité géopolitique un peu déprimante, je me suis dit que la littérature américaine ferait du bien. Je suis donc allée rechercher dans ma bibliothèque ce livre de Richard Powers, que j’avais lu il y a longtemps. C’est le premier livre de cet auteur qui a connu par la suite un immense succès avec L’arbre-monde. Il y revisite l’Histoire croisée des Etats-Unis et de l’Europe, et tout le XXème siècle, puisque le héros, jeune journaliste de Boston, est fasciné par une photographie d’August Sander, représentant trois jeunes fermiers allant au bal en 1914. Peut-être est-il bon dans la période actuelle de repenser cette Histoire qui nous unit, de nous dire qu’il y a plusieurs Amériques, et que l’une d’elle aime l’Europe et qu’elle aura peut-être un jour droit à la parole. "