La disparition de Joseph Mengele, d'Olivier Guez

Brève proposée par Jean-Louis Bourlanges dans l'émission #5 - Les collectivités locales & la Catalogne, que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

La disparition de Joseph Mengele, d'Olivier Guez

Jean-Louis Bourlanges

"Je voudrais vous signaler le livre que j’ai lu cette semaine d’Olivier Guez, La disparition de Joseph Mengele. Olivier Guez est l’homme qui avait fait notamment le scénario du film sur Fritz Bauer, l’homme qui avait retrouvé Eichmann et qui avait conduit à la condamnation d’Eichmann. Et là c’est un livre, un roman, je me méfie toujours du roman parce que comme dirait Paul Valéry, le mélange du vrai et du faux est plus faux que le faux, mais là le livre montre la vie de Mengele après le Reich, en Argentine, au Paraguay, au Brésil, jusqu’à sa mort. Il y a quelque chose qui reste insuffisant, c’est qu’on ne comprend pas comment ce médecin fou d’Auschwitz a été un médecin fou car il apparaît à la fois comme très antipathique et assez raisonnable. Mais ce qu’on voit très bien c’est ce qui s’est passé pour les Nazis après. Et on voit deux moments très différents : une première période où peu à peu il se réintègre dans la société officielle, il reprend son nom, et puis à partir de l’affaire Eichmann et des grandes publications, l’Holocauste et la Shoah, il y a un retour en enfer et cet homme finit comme il n’aurait jamais dû vivre avant c’est-à-dire en enfer, dans une solitude absolue et dans une existence justement misérable moralement."


Les autres brèves de l'émission :

Edmond Maire

Philippe Meyer

"Juste un mot pour souligner le rôle, l’importance, la qualité de cet homme qu’était Edmond Maire, nous l’avions reçu dans une autre circonstance et dans un autre endroit. C’était un homme qui avait entre ses propos et ses actes une cohérence qui n’était en plus pas ennuyeuse Il y a des gens qui sont cohérents et qui vous donne l’impression qu’ils vous donnent une leçon, lui non. Il faisait ce qu’il avait à faire, et il l’a fait. C’était un homme de parole."


Un prix Nobel de la paix bien "niaiseux"

François Bujon de L’Estang

"Moi je voudrais décerner ma noix d’honneur personnelle à l’Académie Nobel et sinon verser une larme du moins pousser un soupir sur l’attribution du prix Nobel de la Paix à une fédération d’ONG qui s’appelle l’International Campaign for Abolition of Nuclear Arms, qui a sponsorisé si j’ose dire un traité voté à l’assemblée générale des Nations Unies par 122 états interdisant la fabrication, l’usage des armes nucléaires, au mépris bien sûr que cela n’a aucun rapport avec la réalité et que tous les états disposant d’armes nucléaires ont décidé de boycotter ce traité. Donc l’angélisme béat c’est quelque chose de probablement très estimable mais on est tellement loin de la réalité que comme disent nos amis québécois, je trouve cela bien niaiseux."


Le destin de l'Europe: une sensation de déjà vu

Marc-Olivier Padis

"Ma lecture de cette semaine est un livre sur l’Europe d’Ivan Krastev qui est un des meilleurs essayistes aujourd’hui sur les questions européennes. Cela s’appelle « Le destin de l’Europe : une sensation de déjà vu » aux Editions Premier Parallèle. C’est une réflexion sur les nouveaux thèmes qui sont apparus en Europe à l’occasion de la crise des réfugiés et notamment la division entre l’Est de l’Europe et l’Ouest de l’Europe, comme Krastev vient le la Bulgarie et qu’il vit maintenant à Vienne, il a un regard particulièrement aigu sur les divisions entre l’Est et l’Ouest."