Revue Commentaire n°168

Brève proposée par Philippe Meyer dans l'émission Paris, les municipales en folie / Coronavirus : les pharmacies n’ont plus de masques / n°126, que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.


Les autres brèves de l'émission :

Départ du Royaume-Uni au Parlement Européen

Philippe Meyer

"Peut-être faut-il ajouter à cette horrible manifestation dont Jean-Louis parle la séance au Parlement européen. C’était très beau d’entendre ces députés entonner le Auld Lang Syne en se tenant par la main, mais c’était aussi déprimant. Cela m’a donné le sentiment de vivre dans un monde où nous ne sommes doués que pour une seule chose : les marches blanches. Pour ce qui est de prendre son deuil, nous sommes très forts. "


Célébrations londoniennes du Brexit

Jean-Louis Bourlanges

"Je voudrais simplement exprimer mon désarroi devant les festivités londoniennes de vendredi à propos du Brexit. J’ai une ami dont le jeune fils (environ 10 ans) regardait les émissions sur le Brexit et a fondu en larmes pendant une heure, simplement parce qu’il a vu une tête de mort sur le drapeau européen, a senti une hostilité très profonde à l’encontre des Français Le journaliste de l’émission qu’il regardait, sur CNews (et à laquelle je participais) s’est fait taper dessus parce qu’il était Français, au moment de prendre l’antenne. C’est très impressionnant de voir cette charge d’hostilité. L’idée même de fêter un divorce ne viendrait à personne. Il y avait là une dimension humaine très profondément angoissante et tragique. Je crois qu’heureusement, ces comportements restent très minoritaires au Royaume-Uni ; je n’ai jamais vu plus intelligent qu’un Anglais pro-européen, et on a vu à cette occasion quel désastre était un Anglais anti-Européen. "



Les dents de la maire

François Bujon de L’Estang

"Quant à moi c’est sur Paris que je m’attarderai. Je confesse avoir pris plaisir à la lecture du petit livre de Benoit Duteurtre, Les dents de la maire, dont le sous-titre est « souffrances d’un piéton de Paris ». Appartenant moi-même à cette catégorie du piéton innocent, subissant la dictature du vélocipède, de l’agressivité de la trottinette, de l’omniprésence des barrières grises, j’ai beaucoup sympathisé avec ce livre, avec lequel je me suis senti tout à fait en phase. C’est un recueil de chroniques, pas tout à fait tendre avec la maire sortante, qui apparaît dans un certain nombre de cauchemars qui viennent hanter les nuits de l’auteur. C’est écrit avec esprit, avec verve, le livre fait preuve de beaucoup de bon sens, et il exprime beaucoup des sentiments que je ressens en me promenant dans Paris par les temps qui courent. "


Séjour dans les monts Fuchun

Béatrice Giblin

"Je vais rester sur le sujet de la Chine, car j’ai vu un film qui ne va sans doute plus durer très longtemps, c’est pourquoi je tenais à le signaler. C’est « séjour dans les monts Fuchun ». C’est un film magnifique, très long, il s’agit du destin d’une famille, dont la vie s’écoule au rythme des saisons, avec des images des paysages chinois assez remarquables, le long d’un fleuve. C’est à la fois la Chine contemporaine avec ses contradictions, mais aussi toute ces traditions familiales et culturelles. C’est le premier film du réalisateur Gu Xiaogang. C’est le premier volet de ce qui devrait être une trilogie. J’attends la suite avec impatience."