L'Enchantement musical

Brève proposée par François Bujon de L’Estang dans l'émission #13 - Macron en Afrique & Liban et Syrie, que vous pouvez écouter ici. ou ci-dessous.

L'Enchantement musical

François Bujon de L’Estang

"La musique adoucissant les mœurs je fais souvent des brèves musicales, cette fois ci c’est une lecture que je recommande. Albin Michel a eu l’excellente idées de publier des inédits de Vladimir Jankélévitch sur la musique, et pour tous ceux qui ont aimé l’enseignement de Vladimir Jankélévitch, tous ceux qui savent ce que la musique lui a apporté et a apporté à sa réflexion philosophiques, tous ceux qui ont aimé La musique et les heures ou La Musique et l’Ineffable qui sont à peu près ce qu’on a écrit de meilleur et de plus intelligent sur la musique, je recommande vivement ces textes rassemblés sous le titre L’Enchantement musical qui nous ramène la pensée, la présence de Vladimir Jankélévitch."


Les autres brèves de l'émission :


Dîtes-leur que je suis un homme

Philippe Meyer

"En ce qui me concerne je recommande un roman qui est paru chez Liana Levi, qui est même dans l’édition de poche de Liana Lévi, roman d’Ernest Gaines, écrivain noir américain qui s’intitule Dîtes-leur que je suis un homme, qui est un concentré de description de la situation d’une communauté noire dans les années 60 au moment où les droits sont acquis mais où ils ne sont en aucun cas et en très peu de lieux respectés, et où un noir condamné à mort simplement parce qu’il était au mauvais endroit, au mauvais moment, se trouve face à un défi qui peut paraître étrange qui est simplement le défi de mourir comme un homme. Toute cette communauté autour de lui le soutient dans cette entreprise. C’est un livre d’une retenue, qui provoque une émotion extrêmement forte, sans doute parce qu’il est fondé sur une description et sur un sens du détail très remarquables."


L’Ordre du jour, prix Goncourt

Jean-Louis Bourlanges

"J’avais évoqué il y a quelques semaines le livre qui a eu le prix Renaudot consacré au docteur Mengele, et j’étais habité, je ne sais pas si je l’avais vraiment exprimé, par une espèce d’inquiétude : cette façon de faire de l’histoire romancée, de restituer des conversations qui sont évidemment imaginées par l’auteur me gêne en application du principe formulé par Paul Valéry selon lequel le mélange du vrai et du faux est plus faux que le faux. Je dois dire que cette fois-ci j’ai lu le prix Goncourt d’Eric Vuillard, L’Ordre du jour, qui se présente comme un récit autour de l’Anschluss, et je l’ai abordé avec la même appréhension, avec l’idée que faire un récit sur quelque chose d’historique c’était très délicat. En réalité je dois dire que je salue vraiment la performance. Il y a un bonheur d’écriture, je donne juste deux lignes : quand il parle des lois, il dit qu’elles sont méprisées, évidemment, tant pis pour les chartes les constitutions et les traités, « tant pis pour les lois, ces petites vermines normatives et abstraites, générales et impersonnelles, les concubines d’Hammourabi, elles qui sont dit-on les mêmes pour tous, des traînées. ». C’est quand même très bien. Mais ce que je trouve, c’est que le récit chez lui permet vraiment de saisir la quintessence d’une situation, je pense notamment au chapitre consacré à la visite de Halifax chez Goering, le portait d’Halifax, les nuances nous permet vraiment de saisir quelque chose de fondamental dans la complaisance de la haute société britannique à l’égard de Hitler."