"Le confinement est pour beaucoup d’entre nous une manière de revenir à l’essentiel. Deux lectures pour cela. La première, c’est Walden, d’Henry David Thoreau, la vie dans les bois, au rythme de la nature et des enseignements qu’elle apporte."
"J’invite nos auditeurs à aller sur le site de Terra Nova pour y lire la publication à propos de la Chine dans la pandémie, et le mensonge d’Etat. C’est une polémique qui va enfler, elle est en plus aggravée d’un début de doute sur l’origine exacte du virus, ce que le président Macron a appelé « les zones d’ombre » dans un entretien au Financial Times. Sur le mensonge, la propagande, et l’utilisation géopolitique d’influence, il y a beaucoup à dire, également sur le traitement de la dette. Ce sera un grand test sur la gestion chinoise des conséquences géopolitiques de la pandémie. Pour le moment, on craint que la Chine ne demande à saisir les actifs quand elle n’est pas remboursée, elle l’a déjà fait une fois au Sri Lanka. Si elle fait cela, la Chine perdra tout crédit, toute admiration quant à son efficacité, voire tout respect, à un moment où la confiance qu’on lui accorde est déjà passablement écornée. "
"La seconde, c’est Sénèque. On sait que la grande thèse du stoïcien était que la vie était brève, non parce qu’elle est trop courte, mais parce que nous la remplissons de trop d’activités futiles."
"Un poème de Gérard de Nerval sur Notre-Dame de Paris m’a fait découvrir ce petit livre franco-allemand. Goethe, très âgé, avait dit avoir trouvé un nouveau charme à son Faust après que Nerval l’eut traduit. Il s’agit ici de poèmes de Nerval, mais présentés en version originale (en français) mais aussi en allemand, dans une excellente traduction de Manfred Krüger. "
"Dans cette période, la lecture d’Alexandre Vialatte et des chroniques de La Montagne sont un grand recours, et je vous citerai la conclusion de l’une d’entre elles, où il s’interroge sur la gloire. « La gloire est une affaire qui ne concerne plus l’homme auquel elle voudrait s’adresser. On n’est jamais plus mort qu’en bronze. Ensuite, à partir de ce geste nécessaire, on entre dans l’anonymat.Il pleuvra, il fera noir, le square sera fermé. Les enfants qui reviendront de l’école regarderont à travers la grille, verront cette statue dans l’ombre, plus noire que l’ombre, et demanderont qui c’est. Avec respect au maximum. Voilà la gloire. Elle consiste à être oublié. À être oublié de façon personnelle ». "