"Les classiques continuent à nous éclairer. On s’aperçoit que Tocqueville est encore très précieux pour comprendre la démocratie américaine. Quand il s’agit de la presse ou des médias d’aujourd’hui, on pense évidemment à Balzac et aux Illusions perdues. Le film qu’en a tiré Xavier Giannoli est excellent, il nous fait prendre conscience de la puissance d’anticipation de Balzac, qui au moment où naissait la presse avait bien compris qu’elle était naturellement l’otage de ses propriétaires, de la réclame, et des fausses nouvelles. Un commerce sans foi ni loi, en somme. Balzac fait dire à l’un de ses personnages « un journal n’est plus fait pour éclairer mais pour flatter les opinions ». Il observait que le journalisme était la religion des sociétés modernes, mais que son clergé était déjà corrompu. C’est toujours le cas."