Les brèves

Exposition « l’âge d’or de la peinture danoise »

Philippe Meyer, créée le 18-10-2020

"La peinture danoise est une peinture de la lumière, celle qui est exposée en ce moment au petit Palais date du début du XIXème siècle, étrange période où le Danemark venait de subit quantité de défaites. En même temps, sa peinture est ici à son apogée. J’y suis allé avant les décisions sanitaires annoncées par le président, je ne sais donc pas ce qu’il en est en ce moment, mais pour moi la jauge était tout à fait agréable. C’est le moment d’en profiter."


François Sureau à l’Académie Française

Matthias Fekl, créée le 18-10-2020

"J’aimerais d’abord saluer l’élection de François Sureau à l’Académie Française, au premier tour, et sans aucune croix ni vote blanc, ce qui est exceptionnel. Il s’agit d’un écrivain magnifique, qui perpétue la belle tradition des avocats écrivains académiciens. C’est aussi un ardent défenseur des libertés, dans une période où elles sont particulièrement menacées. Enfin, c’est un ami de notre émission !"


Louis XIV Roi du monde

Nicolas Baverez, créée le 11-10-2020

"Le Royaume-Uni est toujours surprenant. Alors qu’il s’apprête à nous quitter politiquement, il nous rejoint intellectuellement. On avait déjà la magnifique biographie de de Gaulle par Julian Jackson, voici que nous en arrive une autre, incroyable, celle que Philip Mansel consacre à Louis XIV. L’auteur nous montre comment Louis XIV fut un roi universel, dont un certain nombre de modèles ont essaimé partout dans le monde. Bravo pour cette démonstration britannique de l’universalisme à la française, en plein Brexit."


Josep

Béatrice Giblin, créée le 11-10-2020

"C’est un film d’animation que je vous recommande, signé du dessinateur Aurel. Il est consacré à un autre dessinateur, républicain de la guerre d’Espagne, Josep Bartoli, mort aux USA pendant les années 1990. Il a dessiné, avec le matériel de fortune qu’on imagine, ce qu’il voyait dans les camps d’internement de Rivesaltes, du Cap d’Agde où l’on a parqué plus de 400 000 réfugiés, républicains, communistes, anarchistes ... On voit comment la France et ses forces de l’ordre ont traité ces « espingouins » comme une menace très dangereuse, donc très violemment. Le film mêle les dessins d’Aurel à ceux de Bartoli, absolument remarquables. Il faut voir ce film très émouvant, d’autant qu’il traite d’une période mal connue en France. "


Rouge carbone

Lionel Zinsou, créée le 11-10-2020

"Laurent Fabius publie un nouveau livre, consacré au risque climatique. C’est à la fois un plaidoyer pour une action très vigoureuse et des mémoires de l’homme qui a négocié les 1600 clauses qui faisaient obstacle à l’accord de la COP21, et qui prend effet en 2020. C’est haletant dans le récit de la COP21, au moment où la Chine et l’Inde tournent et entrent dans l’accord alors qu’elles revendiquaient jusque là leur droit à polluer, et sur le passage de l’effet de serre à l’effet de four. C’est un cri d’alarme assez complet et passionnant."


Revue « Books »

Philippe Meyer, créée le 11-10-2020

"Peut-être ne faut-il pas se lamenter trop vite sur la disparition des revues, puisque d’excellentes anciennes revues demeurent (Esprit, Commentaire, La Revue des Deux mondes ...), de nouvelles viennent de se créer, comme Zadig ou Germinal. Il y en a aussi qui sont à la lisière du magazine, comme Books, que je recommande souvent. Le sous-titre de cette revue est « les livres questionnent le monde ». Pour ce faire, Books traduit des articles provenant de toutes sortes de publications à travers le monde. Le numéro de septembre porte sur la hiérarchisation des risques, et celui d’octobre sur la tentation autocratique."



Une réaction à l’actualité

Jean-Louis Bourlanges, créée le 04-10-2020

"Je voudrais vous faire part de l’effroi que j’ai ressenti en écoutant Geoffroy de Lagasnerie au micro de France Inter. Tout à fait glaçant. Entendre un homme qui se réclame de la justice, du progrès et qui se dit du « bon côté » tenir des progrès pareils ... Une récusation de la complexité, et un éloge de la « pureté », autrement dit le refus du compromis, de l’altérité, du métissage ... Une récusation du débat, de l’intelligence. Il le dit clairement : le respect de la loi ne fait pas sens pour lui (au passage, c’est tout à fait contradictoire car il reproche au préfet de Paris ses nombreuses condamnations, or ces condamnations sont bien le fait de la loi ...). Enfin le côté auto-référencé de son discours. La journaliste lui demande ce qui l’autorise à imposer son point de vue, et il répond : « c’est moi ». Il puise en lui-même la légitimité d’imposer son point de vue à tous les autres. On est donc dans le complet refus de la cité. Un monde dans lequel on nie la complexité, la civilité et la cité sera proprement invivable. "


Revue Le débat, n°210

Matthias Fekl, créée le 04-10-2020

"Dans cette période qui refuse le débat et lui préfère les outrances et les postures, j’aimerais rendre hommage à la revue « Le débat » et saluer le numéro de ses quarante ans, qui sera malheureusement le dernier. La disparition de cette revue est une triste nouvelle, qui reflète l’état de notre débat public, où les invectives et les lynchages l’emportent sur toute réflexion. J’aimerais donc saluer le travail de Pierre Nora, Marcel Gauchet, Krzysztof Pomian, tous ces auteurs qui ont fait vivre cette revue pendant quarante ans. N’oublions pas cependant que beaucoup de revues de qualité perdurent (Esprit, Commentaire) et même que d’autres naissent, notamment sur internet. Espérons que cet esprit du « Débat », qui nous a tous tirés vers le haut pendant 40 ans, perdure à travers ces successeurs ou ces confrères."


L’intimité

Lucile Schmid, créée le 04-10-2020

"Je vous recommande ce roman d’Alice Ferney. Il est extraordinaire parce qu’il explore le couple sur un mode plutôt inédit, mêlant récit et conversation philosophique, le tout avec une plume vraiment magnifique. Le livre évoque aussi beaucoup la question du choix d’être mère ou pas, à un moment où le fait d’avoir des enfants paraît aller de soi, autour de trois personnages féminins remarquables. J’ai adoré ce roman, à la fois philosophique et nourri de vrais caractères."


Il nous reste les mots

Philippe Meyer, créée le 04-10-2020

"J’avais dit en son temps tout ce que j’avais pu tirer du livre du docteur Georges Salines, dont la fille avait été tuée au Bataclan, il se trouve que le docteur Salines a été contacté par le père de l’un des trois assassins, M. Azdyne Amimour. Cette rencontre s’est d’abord faite à reculons (on imagine aisément pourquoi), mais elle a fini par donner ce livre de conversations Il est difficile de dire tout ce qu’on tire de ce livre. D’abord, une espèce de moment d’arrêt, où l’on repense à ces attentats et à la possibilité qu’ils se reproduisent. Les positions des deux hommes sont évidemment très différentes, mais M. Amimour a eu une vie très loin de l’a priori qu’on pourrait avoir : très variée, riche de voyages et d’expériences. "


Exposition Turner

Philippe Meyer, créée le 04-10-2020

"Un mot sur l’exposition Turner au musée Jacquemart-André d’abord. Je trouve toujours les expositions de ce musée très agréables, parce qu’elles sont d’une taille raisonnable. Pour ce qui est de celle-ci, on y trouve quantité de choses impressionnantes quant au travail de Turner, sur la lumière bien sûr mais aussi sur le mouvement. D’autre part l’audioguide de l’exposition est très bon, juste assez bref et dense. J’aimerais qu’une télévision ait l’idée de programmer le film de Mike Leigh, « Mr Turner », dans lequel Timothy Spall incarnait magistralement le peintre."