Les brèves

Rapport sur la cohésion des territoires

Marc-Olivier Padis, créée le 22-09-2019

"Un des sujets d’indignation fréquents en France est ce qu’on appelle « la fracture territoriale », et on va en reparler à mesure que les échéances des élections municipales approcheront. Pour relativiser et s’informer un peu plus sur la situation des territoires, je vous recommande de lire sur le site du commissariat général à l’égalité des territoires le rapport sur la cohésion des territoires, discrètement publié en juillet 2018. Il montre deux choses : la première est que cette préoccupation pour l’égalité des territoires est une spécificité française, nous avons de nombreuses politiques y visant, en on n’y arrive pas si mal, car la deuxième chose mise en évidence est qu’il y a cinq dynamiques territoriales en cours, donc pas du tout une dynamique binaire, avec « les favorisés et les oubliés », mais la métropolisation, les communes périurbaines, l’armature des villes petites et moyennes, les territoires ruraux, et tout cela ne connaît pas de mouvement homogène, il y a des situations différenciées à l’intérieur de chacune de ces dynamiques. "


Commentaire n°167

Philippe Meyer, créée le 22-09-2019

"Je recommande le dernier numéro de la revue commentaire, et plus particulièrement sur un article remarquable de Jérôme Jaffré sur les rapports entre Rocard et Mitterrand. Il ne s’agit d’ailleurs pas tant des rapports personnels entre les deux hommes que de la manière dont l’ouverture a échoué, et des raisons pour lesquelles elle a échoué. C’est une analyse politique que je trouve extrêmement juste, fine, et pondérée. Il y a aussi, à propos de l’affaire Lambert, un article de Jean-Eric Schoettl, intitulé : « affaire Lambert : la guerre des juges n’a pas eu lieu », qui met l’accent sur la dernière décision de la cour d’appel, et qui éclaire également le comportement d’un certain nombre d’instances judiciaires."


Ballades

François Bujon de L’Estang, créée le 22-09-2019

"Je voudrais renouer avec l’un de mes péchés mignons en vous recommandant l’écoute d’un disque de jazz de très grande qualité, du pianiste Ahmad Jamal, qui n’a jamais que 89 ans, et qui livre ici, très inhabituellement un album en solo, alors que c’est l’un des rois du trio. Ce disque s’appelle Ballades, il est extrêmement bien présenté, très réfléchi, très mûr, et assez émouvant puisqu’il va jusqu’à rendre hommage - sans le dire - à Bill Evans en jouant deux morceaux qui étaient des thèmes sur lesquels Bill Evans revenait toujours pendant les dernières années de sa vie : Your story, et Emily. Ahmad Jamal les interprète ici à sa façon, en utilisant le clavier avec une maestria et une profondeur tout à fait remarquables."


Kind of blue : le making-of du chef-d’œuvre de Miles Davis

Marc-Olivier Padis, créée le 15-09-2019

"Un mot de musique, parce qu’on a fêté en août l’anniversaire du disque de Miles Davis Kind of blue, qui date de 1959. France Musiques a fait une série de quatre émissions très intéressantes sur ce disque, son contexte et son héritage, que l’on peut retrouver en podcast. J’en ai profité pour ressortir de ma bibliothèque un très bon livre d’un journaliste Américain, Ashley Kahn, sur l’histoire de ce disque, traduit en français chez un petit éditeur « le mot et le reste ». Au lieu de lire une histoire chronologique du jazz, ce livre sur un album permet de voir ce qui précède et ce qui suit, et c’est une très bonne façon, à travers un micro-examen, de comprendre toutes les influences et les courants, et de fait l’histoire du jazz."


Ceux que je suis

Philippe Meyer, créée le 15-09-2019

"Un premier roman, signé par Olivier Dorchamps, qui s’intitule « ceux que je suis ». Auguste Comte disait que l’humanité se compose de davantage de morts que de vivants, je pense que c’est vrai aussi pour chacun d’entre nous. L’auteur, qui est un Français qui vit à Londres, ayant pris l’identité d’un Franco-Marocain, développe le roman de la découverte de ceux à qui nous devons d’être nous-mêmes. C’est en même temps une sorte de reconnaissance, dans tous les sens du mot. "


Fin du leadership Américain ?

Nicole Gnesotto, créée le 15-09-2019

"La rentrée littéraire, ce sont évidemment 750 romans, c’est aussi traditionnellement le moment où quelques livres de géopolitique font le tour du monde et essaient d’en comprendre le nouvel ordre. Le premier en date est celui publié à la Découverte, sous la direction de Bertrand Badie et Dominique Vidal, c’est l’état du monde 2020, intitulé cette année « fin du leadership Américain ? » A un an des élections présidentielles américaines, ce livre fait le bilan des forces et des faiblesses de la puissance américaine dans le monde, en particulier de l’acceptabilité aujourd’hui et (de moins en moins) partout du leadership américain. Je voudrais insister sur l’introduction de Bertrand Badie, grand professeur de sciences politiques, qui est une parole tout à fait différente et iconoclaste. Il propose une lecture de l’évolution du leadership américain depuis 1945 qui fait réfléchir. Je ne suis pas sûre que ce leadership ne soit pas une contrainte pour les Etats-Unis. "


Le monde des hommes

Richard Werly, créée le 15-09-2019

"Je voulais moi aussi parler de Thomas Piketty, m’étant plongé dans la lecture de ce très gros livre, mais c’est pour en sortir une perle, qui n’est ni statistique ni économique. Durant quelques pages, il parle d’un formidable livre de Pramoediya Ananta Toer, l’écrivain Indonésien, qui s’appelle « le monde des hommes ». Cet écrivain raconte comment une femme de très basse extraction en Indonésie, par son mariage, réussit sur le plan économique et devient une femme de pouvoir importante dans l’Indonésie alors dominée par les Pays-Bas. Je trouve formidable qu’un économiste qui fait 1000 pages sur les inégalités aille explorer cette référence littéraire. Rien que pour cela, ça vaut le coup de lire Piketty, et surtout Ananta Toer. "


Capital et idéologie

Nicolas Baverez, créée le 15-09-2019

"Au risque de surprendre, je voudrais recommander la lecture de Thomas Piketty, de son livre sur le capital et l’idéologie. Marx disait que l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’était que l’histoire de la lutte des classes. Piketty pourrait de son côté dire qu’elle n’a été que la lutte des idéologies pour faire accepter les inégalités. On s’aperçoit que les données figurant dans le livre montrent que c’est faux, et qu’il y a une baisse spectaculaire de l’inégalité depuis les régimes féodaux. On s’aperçoit aussi que le socialisme participatif, censé dépasser le capitalisme et la propriété privée, reste assez largement dans les limbes. Mais l’exploitation des données fiscales, le travail de recherche est par ailleurs très utile. Finalement, il faut lire Piketty parce qu’on comprend encore mieux en le lisant pourquoi Tocqueville avait raison contre Marx, et pourquoi c’est la liberté politique qui prime sur les passions pour l’égalité. "



Et le monde devint silencieux

Lucile Schmid, créée le 09-09-2019

"Je voulais vous recommander le livre de Stéphane Foucart, le journaliste du Monde, qui s’intitule : « Et le monde devint silencieux ». Il est sous-titré « comment l’agrochimie a détruit les insectes ». Le titre est une référence explicite au livre de Rachel Carson, publié en 1962, « Silent Spring ». Elle parlait des oiseaux à l’époque, Stéphane Foucard parle des insectes. C’est une enquête que je qualifierais de démocratique. Si nous citoyens, voulons comprendre le monde tel qu’il se passe et le transformer, nous devons investiture sans cesse, pas seulement dénoncer mais expliquer comment ces néo-nicotinoïdes sont par exemple une nouvelle robe de Médée. "



Winston : comment un seul homme a changé l’Histoire

Michaela Wiegel, créée le 09-09-2019

"Je retourne au Brexit et à Boris Johnson, et je recommande la lecture de son livre « The Churchill factor », publié en français sous le titre « Winston : comment un seul homme a fait l’Histoire ». C’est très intéressant de relire comment Johnson explique à travers Churchill l’histoire de la Grande-Bretagne. On peut se dire que le fil rouge est probablement l’explication de l’erreur de Johnson : il pensait que son arrivée pouvait changer le cours le de l’Histoire, et on voit aujourd’hui les limites de cette démarche. "