Les brèves

Géopolitique de l’Iran

Béatrice Giblin, créée le 23-06-2019

"Compte tenu de la situation qu’il y a en ce moment en mer d’Oman dans le détroit d’Ormuz, je recommande un livre de Bernard Hourcade : « Géopolitique de l’Iran ». Pour comprendre ce qu’est le sentiment national en Iran, pour en retrouver la profondeur historique, pour comprendre la complexité de cette société et lever un certain nombre d’images fausses sur ce grand pays qu’est l’Iran. Il est temps de se former maintenant."


Enquête : RT, la chaîne russe qui bouscule les médias français

Marc-Olivier Padis, créée le 23-06-2019

"Je voudrais recommander à nos auditeurs de se rendre sur le site internet du Magazine Vanity Fair même si cela vous surprend. Vanity Fair propose des longs articles politiques, des enquêtes intéressantes. Cette semaine est accessible une enquête très développée sur la chaine de télévision russe : Russia Today et la manière dont elle est organisée en France. C’est très impressionnant puisque Russia Today est la chaine la plus relayée dans les groupes sociaux des gilets jaunes. Ils ont eu une manière de couvrir les manifestations qui donnait une image apocalyptique de la manifestation et ce décryptage de la ligne éditoriale de Russia today et qui est une description de l’ambiance interne dans les bureaux est tout à fait impressionnante. "


La Capitale

Marc-Olivier Padis, créée le 16-06-2019

"Je voulais partager avec vous un roman de Robert Menasse paru chez Verdier intitulé La Capitale. Il a écrit un roman politico-policier qui se situe à Bruxelles, dans la capitale européenne. Ça n’est pas un roman sur l’Union européenne mais un roman d’aventure qui se déroule dans l’Union européenne au coeur des institutions. Robert Menasse est un autrichien qui a beaucoup plaidé pour l’Union européenne au sein de son pays. "


Ma part d’elle

Lucile Schmid, créée le 16-06-2019

"Je recommande le roman Ma part d’elle de Javad Djavahery paru chez Gallimard. Ce qui est très poignant dans ce roman écrit par un iranien vivant en France depuis 1983 c’est que l’on réalise combien la vie était douce en Iran. Je trouve qu’il y a quelque chose comme chez le grand romancier turc, Orhan Pamuk, le sentiment d’un monde disparu, de ces moments où la vie était douce. Il y a quelque chose qui nous renvoie à une nostalgie d’un monde perdu que nous connaissons également en France. "





De la science et de la démocratie

Philippe Meyer, créée le 16-06-2019

"Je souhaiterais recommander le livre du professeur Philippe Kourilsky qui a enseigné jusqu’il y a quelques années la biologie au Collège de France paru chez Odile Jacob : « De la science et de la démocratie ». Il applique à la réflexion politiques des concepts qui viennent de sa discipline : celui de robustesse et celui de complexité pour en étudier les facteurs qui tirent dans un sens et dans l’autre. Il étudie également le renouvellement des mécanismes démocratiques, au même titre que le renouvellement de nos cellules. "


Commando Kieffer

Jean-Louis Bourlanges, créée le 09-06-2019

"Je voulais d’abord rendre hommage à Emmanuel Macron d’avoir rendu hommage comme il faut aux soldats du commando Kieffer durant le débarquement. Ils ont été les grands oubliés et les victimes de balles perdues entre De gaulle et les anglo-américains puisque De Gaulle a considéré que le D-day était un non-évènement car la France n’y était pas associée et lui-même pas non plus. Je trouve que c’est très bien que l’on ait ces héros trop longtemps rendus à la vie civile et au néant. J’ai une reconnaissance personnelle à Lord Lovat. C’est l’homme qui a dirigé le commando contre la batterie 813 qui a verrouillé l’accès du port de Dieppe lors du raid de Dieppe. C’est la seule opération réussie lors de l’opération Jubilé qui a été un fiasco complet et je lui en suis tout à fait reconnaissant car la commandantour qui commandait cette batterie c’est ma maison actuelle et s’il n’avait pas réussit je n’aurais pas eu de maison; vive Lord Lovat ! "


Philippe Meyer, créée le 09-06-2019

" Le 6 juin1944, le visage en sueur de Bill Millin était d’un vert sensiblement plus pâle que celui de son kilt aux couleurs du clan Fraser, et quant à détailler les soubresauts, les spasmes et les nœuds de ses tripes et de ses boyaux, la décence m’en empêche absolument. Vous savez ce que c’est que le mal de mer : d’abord on pense en mourir, mais, très vite, on se sent tellement mal que l’on espère en mourir. Aussi, lorsque Bill Millin vit qu’il pouvait sauter de sa fichue péniche de débarquement, il ne se soucia pas un instant de ce qui l’attendait sur la rive de cette plage de Ouistreham rebaptisée Sword, Il sauta, et tandis que son kilt flottait en corolle autour de ses reins, il attrapa sa cornemuse et entama Hieland Laddie, une vieille chanson jacobite au 18ème siècle qui servit d’hymne aux partisans de Charles Edward Stuart, le fameux Bonnie prince Charlie. Elle dit : Où étais-tu tout ce temps ?  Fier garçon de nos montagnes J’étais à Culloden 
  Affronter William Duc de Cumberland et ses hommes 
  
   Là nos ennemis après avoir occis et brûlé 
  
   Ont enfin eut ce qu’ils méritaient 
   Fier garçon de nos montagnes. Arrivé sur la plage, Bill Millin, debout, continua la chanson. Quand sa cornemuse eut achevé Hieland Laddie, Millin reconnut la voix qui lui criait « une autre ! ». C’était celle de Simon Fraser, 24ème chef du clan Fraser, 15ème Lord Lovat, commandant des Lovat scouts et de la première brigade du spécial service dans laquelle combattaient 177 fusiliers marins français aux ordres du commandant Kieffer. Bill Millin entama The Road to the Isles, chanson populaire, pastorale et mélancolique où l’on célèbre la beauté des paysages de l’ouest des Hautes Terres que traversent les hommes qui se rendent aux Iles. « C’était comme si on nous rappelait pourquoi nous nous battions », devait se souvenir Tom Duncan, des Lovat’s scouts. L’un des Français des commandos, Maurice Chauvet, jurait, des années plus tard, qu’en entendant The Road to the Isles, les Allemands s’étaient arrêté de tirer pendant quelques instants. Quelques éléments avancés de la brigade s ‘emparent du pont de Bénouville, rebaptisé Pegasus Bridge. Vers 1 h de l’après-midi, Lord Lovat vient à la tête de ses troupes faire jonction avec la poignée d’hommes qui tiennent le pont sous le feu allemand. Devant lui marche Bill Millin, au pas, soufflant dans sa cornemuse All the Blue Bonnets are over the border, autre chanson jacobite incitant les Ecossais à se saisir de n’importe quoi qui puisse servir d’arme et à voler au secours de leur cause. Lord Lovat suggère à Bill Millin que, vu le nombre de snipers allemands qui leur tirent dessus, il aurait meilleur temps à presser le pas pour traverser le pont, et même à courir. Bill Millin n’en fait rien et conserve la même allure. J’ai rencontré Bill Millin une trentaine d’années après ces événements. Il avait nettement meilleure mine qu’au matin du 6 juin 1944 : son teint était même plutôt de brique. Je me suis enhardi à lui demander à quoi il pensait en soufflant Blue Bonnets sur le pont de Bénouville tandis qu’on lui tirait dessus. « A ne pas jouer faux », me répondit-il. La sagesse populaire britannique prétend qu’un gentleman est un homme qui sait jouer de la cornemuse et qui s’en abstient. La sagesse populaire va avoir à se débrouiller avec la mémoire de Bill Millin. Souhaitons-lui bonne chance."


La lutte et l’entraide. L’âge des solidarités ouvrières

Marc-Olivier Padis, créée le 09-06-2019

"Je recommande un ouvrage de Nicolas Delalande, un jeune historien qui publie au Seuil La lutte et l’entraide. L’âge des solidarités ouvrières. Il avait fait une histoire du consentement l’impôt au travers du livre « Les batailles de l’impôt ». Il s’intéresse à l’internationalisme ouvrier en se penchant sur les pratiques qui ont existé pour construire des formes de solidarité entre les ouvriers via des caisses communes, des échanges.. . C’est une histoire extrêmement précise qui court depuis le début du XIXème siècle et qui est tout à fait passionnante. "


Le retour du Prince

Lucile Schmid, créée le 09-06-2019

"Je voulais recommander un essai écrit par Vincent Martigny, professeur à l’X et à Sciences Po, intitulé : Le retour du Prince. Il met en avant l’importance de la désentimentalisation des promesses du politique en prenant conscience que nous, citoyens, avons une responsabilité dans la manière d’élire nos chefs. Il souligne la question du collectif, des représentants et des citoyens également sur cette notion de chef. C’est un essai engagé et passionnant. "