Les brèves

Faire l'Europe dans un monde de brutes

Jean-Louis Bourlanges, créée le 13-12-2017

"Moi je voulais citer et inviter à lire le livre d’Enrico Letta qui est l’ancien chef du gouvernement italien, qui est le président actuel de l’institut Jacques Delors et qui anime les recherches européennes à Science Po. Enrico Letta nous propose un ‘Faire l’Europe, dans un monde de brutes’ et je crois qu’il y a deux choses à relever, c’est que d’abord on ne fait plus l’Europe, mais on le fait dans un monde de brutes, c’est-à-dire que si on relance l’Europe c’est parce qu’on s’aperçoit qu’elle est à nouveau une citadelle menacée par un certain nombre de barbaries. Et deuxièmement et je crois que c‘est toujours admirable de la part d’un Italien, il fait l’éloge du couple franco-allemand, qu’il analyse très bien : le couple franco-allemand c’est ce qui permet à l’Europe d’avancer, à condition qu’il ne se pense pas comme exclusif des autres nations européennes. A bon entendeur, salut."


Géopolitique de l’Espagne

Béatrice Giblin, créée le 13-12-2017

"Compte tenu de ce qui se passe en Catalogne, que je suis surprise d’un discours plutôt sympathique vis-à-vis des indépendantistes catalans, au nom de la démocratie et du respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et qu’on trouve ces nationalismes locaux tout à fait fréquentables quand ce sont les mêmes qui dénoncent un nationalisme d’Etat comme étant quelque chose d’absolument dangereux et suscitant parfois des réactions conduisant à la guerre. Je pense que pour bien comprendre ce qui se passe en Catalogne, il y a un livre simple à lire mais très éclairant qui remet un peu de profondeur historique et qui rappelle que c’est un pays dans lequel la guerre civile n’est pas si lointaine et qui s’appelle Géopolitique de l’Espagne par Barbara Loyer."


L’exposition des portraits princiers de Rubens

Philippe Meyer, créée le 13-12-2017

"Quand on va ensuite dans la grande salle des Rubens au Louvre, cela procure une grande délectation avec en plus comme on sait le fait que Rubens n’a pas tout peint lui-même : il a fini certains tableaux, en a confiés à d’autres de ses élèves comme Van Dyck. Il y a dans cette exposition plusieurs portraits, de Philippe IV d’Espagne mais aussi de Marie de Médicis et que c’est assez drôle que de voir selon la position du peintre, le portrait n’est pas tout à fait le même et que l’indulgence n’est pas aussi grande chez l’un que chez l’autre, et Rubens qui était à la fois un peintre, un diplomate et un homme de cour a su magnifiquement mettre en valeur Marie de Médicis, mais pour moi il reste au Louvre cet incroyable tableau qui est Henri IV convaincu par l’amour quand on lui montre le portrait de Marie de Médicis qu’il va devoir épouser et cela donne tout à fait envie d’aller le revoir."


Sibelius : Œuvres pour piano, par Leif Ove Andsnes

François Bujon de L’Estang, créée le 13-12-2017

"Moi je vous emmène sur les rivages de la musique classique pour oublier nos soucis. On fait des découvertes à tout âge de musiques oubliées ou inconnues. Beaucoup de nos auditeurs et vous même Philippe qui êtes amateur de musique classique, sont familiers avec le pianiste norvégien Leif Ove Andsnes, merveilleux pianiste interprète de la musique romantique. Il vient de publier chez Sony, un récital de musiques pour piano de Sibelius. Sibelius considéré toujours comme un très grand symphoniste et que nul ne soupçonnait qu’il avait écrit des œuvres pour piano extrêmement délicates extrêmement claires, et c’est un plaisir de découvrir ce disque et de découvrir cette musique. "


Pitié pour le général Lee

Jean-Louis Bourlanges, créée le 13-12-2017

"Je voudrais faire une brève sur les dangers de l’anachronisme en Histoire. Je ne parlerais pas de Colbert, mais du général Lee. On a eu une polémique aux Etats-Unis autour de la statue du général Lee. Tous les gens bien étaient du côté du déboulonnage du général Lee, et les gens qui soutenaient le général Lee étaient horribles, suprématistes, qui ne méritaient vraiment pas le soutien idéologique. Mais la grande victime dans cette affaire c’est Lee lui-même. Lee a été un commandant exemplaire des armées sudistes, le général le plus humain, bien meilleur et bien plus humain que les brutes comme Sherman qui dirigeaient les armées du Nord. Lee était, Bernard Tavernier nous le rappelait dans l’émission sur Lincoln qu’on avait faite avec lui, abolitionniste sur le plan de l’esclavage. Son seul problème a été, c’était le problème de la Convention de Philadelphie quelques décennies plus tard, si sa loyauté était à l’Etat de Virginie dont il était originaire comme d’ailleurs la plupart des premiers dirigeants des Etats-Unis d’Amérique, ou aux Etats-Unis. Il a fait le choix de la Virginie, historiquement c’est un choix mauvais mais vraiment, pitié pour le général Lee."


Faute d'Amour

François Bujon de L’Estang, créée le 13-12-2017

"Je suggère d’aller voir le film d’Andrey Zvyagintsev qui vient de sortir et qui s’appelle Faute d’Amour. Zvyagintsev est ce metteur en scène russe qui a déjà un grand nombre de succès cinématographiques avec des films comme Le Retour, comme Elena, comme Léviathan qui est un film extraordinaire sur la corruption dans la société russe d’aujourd’hui. Faute d’Amour est un film différent, c’est un film extrêmement dur, je préfère d’ailleurs le titre en Russe, Ne Liubov ce qui veut dire Pas d’Amour ce qui est un constat extrêmement brutal. C’est moins un film sur la société post-soviétique d’aujourd’hui qu’un film sur l’évolution de la nature humaine, sur l’égoïsme, sur la dureté, sur tous les traits bien caractéristiques de notre société moderne. C’est un fil remarquable qui a eu le prix du jury au dernier festival de Cannes et que je recommande vivement à nos auditeurs."


La Guerre de Sécession par Ken Burns en DVD

Philippe Meyer, créée le 13-12-2017

"Arte, nous en parlions entre nous avant le début de cet enregistrement, a diffusé cette semaine les films de Ken Burns sur le Vietnam qui sont des films absolument remarquables que l’on peut revoir facilement sur internet. Cela me permet de rappeler un autre travail extraordinaire de Ken Burns que l’on peut obtenir en DVD facilement, c’est son travail sur la Guerre de Sécession, qui est un travail d’une documentation et d’une précision tout à fait remarquable. Je l’avais signalé en son temps mais je dois dire qu’en ce qui me concerne il ne se passe pas 18 mois sans que je ne revois la totalité de ce formidable travail qui ne remonte en effet pas le moral et qui ne donne pas de l’humanité une vision bien sympathique, but that’s the way it is comme disait le regretté Walter Cronkite. François Bujon de l’Estang me signale qu’il y a de Ken Burns un documentaire sur l’histoire du jazz qui demande lui aussi à être regardé."


Vietnam par Ken Burns en DVD

Béatrice Giblin, créée le 13-12-2017

"Vous avez déjà évoqué cher Philippe la brève car j’ai vu effectivement les trois soirées d’Arte sur le Vietnam et j’en ai été fortement impressionnée. C’est du grand art, c’est d’une efficacité remarquable, c’est d’une émotion extrêmement forte. Burns a eu accès aux documents nord-vietnamiens ce qui est extrêmement rare. On ne voit à travers ces 9 heures que la moitié de ce qui avait été publié en DVD mais franchement il ne faut pas rater ces 9 heures de documentation sur le Vietnam."


David Tang: ‘The party’s over’

Philippe Meyer, créée le 12-12-2017

"Éric Le Boucher : Deuxième brève à propos de la mort de David Tang qui était un chroniqueur britannique, en vérité chinois, né à Hong-Kong d’une famille très riche, déshérité puis « réhérité", qui a vécu parmi les stars, qui a fait fortune au jeu, qui a perdu plusieurs fois sa fortune., et qui vivait vraiment avec les stars. Le Financial times lui avait demandé une chronique sur l’urbanisme, la décoration, et il était toujours en retard et donnait des excuses pour son retard que le FT a raconté drôlement : « je suis désolé je suis en tournée avec les Stones » ; « je suis désolé Kate Moss m’emmène au tatouage » ; ou encore la meilleure, « la Reine trouve que vous me faites trop travailler. »."


Le cardinal Lustiger

Philippe Meyer, créée le 12-12-2017

"Il y a dix ans disparaissait le cardinal Lustiger. Le dictionnaire du Vatican, qu’ont publié récemment les éditions Robert Laffont dans la collection Bouquins, mentionne une quantité considérable de cardinaux, des très anciens et des très récents, sauf le cardinal Lustiger. Je crois que cela donne la mesure de l’importance et du dérangement que ce personnage extrêmement énergique, quelque fois sans doute une énergie qui pouvait un peu heurter les autres, mais ce converti, qui avait aussi la vigueur et l’impatience des convertis, a pu apporter à l’Eglise de France, et comme il y a beaucoup de manifestations autour du souvenir du cardinal Lustiger je voulais simplement signaler qu’à mon avis, surtout compte tenu de l’étonnant silence de l’Eglise de France sur un certains nombre de questions, notamment celle des migrants, pourrait intéresser nos auditeurs."


La Révolution Russe vue par une Française

François Bujon de L’Estang, créée le 12-12-2017

"Nous sommes dans l’année qui commémore la Révolution Russe, nous ne sommes pas encore en octobre mais nous sommes après février, dont on a moins parlé puisque la révolution de février a été éclipsée par le putsch bolchévique du mois d’octobre. Et la Revue Des Deux Mondes pendant ce temps là continue d’exploiter les trésors de ces archives depuis 1829, date de sa création, en publiant dans la collection Agora, chez Pocket, un certain nombre d’écrits publiés jadis par la revue. Et l’un d’entre eux vient d’être rassemblé en un volume : la Révolution Russe vue par une Française. Ce sont les chroniques écrites après la révolution de février et jusqu’à l’été de 1917 par une journaliste française qui s’appelait Marylie Markovitch qui était l’envoyée spéciale du Petit Journal et de la Revue Des Deux Mondes à Petrograd, et qui a chroniqué les événements au jour le jour. C’est tout à fait fascinant, c’est une très bonne lecture qui donne une image extrêmement vivante de ce qui s’est passé pendant cette période troublée qui aurait pu se terminer différemment. "


Discours de M. Jean-Claude Juncker au Parlement Européen

Jean-Louis Bourlanges, créée le 12-12-2017

"On dit toujours qu’il ne faut jamais revenir au lieu où on a pêché. C’est pourtant ce que j’ai fait cette semaine. Avec une délégation de collègues du Parlement nous sommes allés au Parlement Européen et j’ai retrouvé cette maison dans laquelle j’ai vécu pendant 20 ans, et j’ai écouté le discours de Jean-Claude Juncker. Je voudrais simplement communiquer l’émotion que j’ai eue. Je compare un peu les deux assemblées, je ne dirai pas de mal de l’Assemblée Nationale, mais j’ai quand même le sentiment en écoutant Juncker - qui est un homme affaibli physiquement, mais qui a tenu un discours équilibré, prenant largement en compte les position françaises, très prospectif et très résolu, et en voyant la ferveur qui animait encore cette Assemblée, j’ai trouvé que là, on sentait quand même que l’avenir de notre pays dépendait très largement de la capacité que nous aurons à fabriquer une véritable Union Européenne. Je crois que les Français sont très mécontents, et souvent à juste titre, de la façon dont l’Union Européenne est faite, je crois qu’il suffisait d’assister à cette séance pour comprendre que de toute manière, notre avenir supposait que l’Union Européenne soit construite et qu’il y avait là un grand horizon qui demeurait notre horizon principal. "