Les brèves

RAMSES 2018. La guerre de l'information aura-t-elle lieu ?

Nicole Gnesotto, créée le 14-12-2017

"Sans aucune consultation préalable avec Jean-Louis, je vais également parler de l’IFRI pour vanter les mérites d’un ouvrage qui revient tous les automnes pour la 35ème fois, qui est le RAMSES, le Rapport Annuel Mondial sur le Système Economique et les Stratégies, RAMSES 2018 sous la direction de Thierry de Montbrial le directeur de l’IFRI et de Dominique David. C’est un volume attendu depuis maintenant 35 ans qui cette année cible trois questions importantes : le désordre du système international, la stratégie et l’ambition de la Russie, et les guerres de l’information. C’est à la fois très pédagogique car il y a énormément de cartes, d’annexes, de chiffres, … et très problématique et je trouve que cette édition de 2018 est excellente."


On manque de beurre

Philippe Meyer, créée le 14-12-2017

"Éric Le Boucher : Je voudrais vous faire part d’une très grave inquiétude : si je comprends bien c’est au moment où on va retrouver des riches qu’on va manquer de beurre. On manque de beurre en France, en Europe à cause de mauvaises récoltes, c’est à dire la sécheresse, à cause de la fin des politiques de quota de Bruxelles et à cause du gout pour le beurre qui se développe mondialement et notamment en Asie. Les Français consomment encore beaucoup de beurre mais le prix est passé de 2,800€ la tonne à 7,000€ la tonne."


Les boîtes à idées de Marianne: état expertise et relations internationales en France

Jean-Louis Bourlanges, créée le 14-12-2017

"Je voudrais recommander un livre tiré d’un important travail universitaire, un livre de Sabine Jansen qui enseigne au CNAM comme Nicole Gnesotto et qui a écrit Les boîtes à idées de Marianne, état expertise et relations internationales en France. Sabine Jansen nous avait donné une importante thèse sur Pierre Cotte et là elle analyse le think tank à la française qui est non seulement l’IFRI animée par le sympathique Thierry de Montbrial, mais antérieurement l’enracinement dans lequel l’IFRI a pris naissance c’est-à-dire notamment le CEPE et ça remonte à la crise des années 30. C’est une analyse extrêmement fouillée il y a 800 pages c’est extrêmement sérieux comme travail universitaire, et c’est une analyse qui permet de mesurer deux choses qui sont très intéressantes : d’une part le rapport spécifique en France de l’expertise à l’Etat puisque nous sommes dans un pays où l’expertise est très largement contrôlée par l’Etat et où les think tanks ont eu du mal à émerger et là on voit bien cette relation d’ailleurs ambigüe, intelligemment négociée par Thierry de Montbrial entre l’Etat et l’indépendance. Et deuxièmement c’est un reflet des rapports entre la réflexion indépendante sur la politique étrangères et l’histoire des régimes. On voit bien trois périodes très différentes : les années 30 où le CEPE naît en réalité de la crise des années 30 et de la réaction des milieux internationaux pacifiques face à la menace hitlérienne, ensuite l’acclimatation difficile sous la 4ème République et le passage de la 4ème à la 5ème République du CEPE, et ensuite le virage opéré avec l’arrivée de Valérie Giscard d’Estaing et le passage à une conception assez différente, plus européenne et plus anglo-saxonne, sous la houlette de Thierry de Montbrial, c’est un reflet de l’histoire diplomatique française."


Faire l'Europe dans un monde de brutes

Nicole Gnesotto, créée le 14-12-2017

"(Déjà proposé par jean-Louis dans une émission précédente mais pas développée alors). Moi je voudrais parler d’un livre qui s’appelle faire l’Europe dans un monde de brutes paru chez Fayard et qui est une conversation entre Enrico Letta qui est un ancien premier ministre italien aujourd’hui président de l’institut Delors et Sébastien Maillard, ancien journaliste spécialiste de l’Europe à La Croix. C’est un livre formidable car c’est un livre à la fois de passion, et plein d’idées concrètes et l’idée simple c’est : il ne faut pas laisser la critique de l’Europe aux anti-européens. C’est un livre qui est vraiment très dur sur l’état de la construction européenne aujourd’hui, qui est presque violent sur ce qu’il faut abolir, la débruxellisation de l’Europe, l’obsession de la norme, mais il le fait de façon constructive car son idée est qu’il faut ensuite reconstruire l’Europe non pas comme une puissance économique, non pas non plus comme une puissance politique mais il a une expression que j’aime beaucoup qui dit une puissance de valeurs. Et je crois que c’est tout l’intérêt de ce livre : remettre des valeurs humanistes dans la construction très technocratique de l’Europe."


Démocraties sous stress: les défis du terrorisme global

Marc-Olivier Padis, créée le 14-12-2017

"Les députés ont voté cette semaine une loi pour la sécurité des français, censée lutter contre le terrorisme, on aura l’occasion d’en reparler je pense, mais je profite des ces circonstances pour recommander un livre que j’ai lu justement cette semaine d’Antoine Garapon et Michel Rosenfeld et qui s’appelle Démocraties sous stress, les défis du terrorisme global aux PUF. C’est un livre qui fait très bien le point sur la manière dont nos sociétés et notamment nos systèmes juridiques sont déstabilisés par l’irruption du terrorisme, et qui sans verser dans des aspects trop techniques du droit ou de l’histoire juridique récente montre bien comment une fois qu’on est rentré dans l’état d’urgence, on n’a pas trouvé la bonne voie de sortie et que maintenant c’est notre droit en commun lui-même qui est fragilisé par cette menace terroriste."



La disparition de Joseph Mengele, d'Olivier Guez

Jean-Louis Bourlanges, créée le 13-12-2017

"Je voudrais vous signaler le livre que j’ai lu cette semaine d’Olivier Guez, La disparition de Joseph Mengele. Olivier Guez est l’homme qui avait fait notamment le scénario du film sur Fritz Bauer, l’homme qui avait retrouvé Eichmann et qui avait conduit à la condamnation d’Eichmann. Et là c’est un livre, un roman, je me méfie toujours du roman parce que comme dirait Paul Valéry, le mélange du vrai et du faux est plus faux que le faux, mais là le livre montre la vie de Mengele après le Reich, en Argentine, au Paraguay, au Brésil, jusqu’à sa mort. Il y a quelque chose qui reste insuffisant, c’est qu’on ne comprend pas comment ce médecin fou d’Auschwitz a été un médecin fou car il apparaît à la fois comme très antipathique et assez raisonnable. Mais ce qu’on voit très bien c’est ce qui s’est passé pour les Nazis après. Et on voit deux moments très différents : une première période où peu à peu il se réintègre dans la société officielle, il reprend son nom, et puis à partir de l’affaire Eichmann et des grandes publications, l’Holocauste et la Shoah, il y a un retour en enfer et cet homme finit comme il n’aurait jamais dû vivre avant c’est-à-dire en enfer, dans une solitude absolue et dans une existence justement misérable moralement."


Biographie de Philippe Séguin

Nicolas Baverez, créée le 13-12-2017

"Je voudrais profiter de la proximité avec Jean-Louis Bourlanges pour recommander la biographie de Philippe Seguin par Arnaud Tessier. C’est le premier livre un peu sérieux qui est consacré à Philippe Séguin et c’est intéressant parce que l’homme reste compliqué et que cela permet de comprendre une partie de l’échec de la modernisation de la France et de la modernisation de la droite française au cours des dernières décennies."


Le destin de l'Europe: une sensation de déjà vu

Marc-Olivier Padis, créée le 13-12-2017

"Ma lecture de cette semaine est un livre sur l’Europe d’Ivan Krastev qui est un des meilleurs essayistes aujourd’hui sur les questions européennes. Cela s’appelle « Le destin de l’Europe : une sensation de déjà vu » aux Editions Premier Parallèle. C’est une réflexion sur les nouveaux thèmes qui sont apparus en Europe à l’occasion de la crise des réfugiés et notamment la division entre l’Est de l’Europe et l’Ouest de l’Europe, comme Krastev vient le la Bulgarie et qu’il vit maintenant à Vienne, il a un regard particulièrement aigu sur les divisions entre l’Est et l’Ouest."


Un prix Nobel de la paix bien "niaiseux"

François Bujon de L’Estang, créée le 13-12-2017

"Moi je voudrais décerner ma noix d’honneur personnelle à l’Académie Nobel et sinon verser une larme du moins pousser un soupir sur l’attribution du prix Nobel de la Paix à une fédération d’ONG qui s’appelle l’International Campaign for Abolition of Nuclear Arms, qui a sponsorisé si j’ose dire un traité voté à l’assemblée générale des Nations Unies par 122 états interdisant la fabrication, l’usage des armes nucléaires, au mépris bien sûr que cela n’a aucun rapport avec la réalité et que tous les états disposant d’armes nucléaires ont décidé de boycotter ce traité. Donc l’angélisme béat c’est quelque chose de probablement très estimable mais on est tellement loin de la réalité que comme disent nos amis québécois, je trouve cela bien niaiseux."


Edmond Maire

Philippe Meyer, créée le 13-12-2017

"Juste un mot pour souligner le rôle, l’importance, la qualité de cet homme qu’était Edmond Maire, nous l’avions reçu dans une autre circonstance et dans un autre endroit. C’était un homme qui avait entre ses propos et ses actes une cohérence qui n’était en plus pas ennuyeuse Il y a des gens qui sont cohérents et qui vous donne l’impression qu’ils vous donnent une leçon, lui non. Il faisait ce qu’il avait à faire, et il l’a fait. C’était un homme de parole."


Was ist das ?

Michaela Wiegel, créée le 13-12-2017

"Was ist das ? C’est le titre d’une des chroniques d’une Française à Berlin, en l’occurrence Pascale Hugues et elle décrit vraiment de façon très drôle et souvent révélatrice les différences de vie entre les Français et les Allemands et elle le fait à travers de petits voyages y compris en France. Par exemple elle décrit comment un jour lors des journées du Patrimoine elle a visité le Palais de l’Elysée et elle met en avant le contraste avec la sobriété de la Chancellerie et la non fascination autour de ce ‘palais’ de la république allemande. Et donc je recommande ce livre qui vit des observations de tous les jours."