Les brèves

Salman Rushdie

Philippe Meyer, créée le 04-09-2022

"Au mois d’août dernier à New York, Salman Rushdie a été poignardé et grièvement blessé. A la suite de cette agression, un certain nombre d’intellectuels et d’éditeurs ont été interrogés par Le Monde. J’aimerais reprendre une citation de Salman Rushdie qu’a utilisée Françoise Nyssen : « La littérature se réjouit des contradictions et, dans nos romans et nos poèmes, nous chantons notre complexité humaine, notre capacité à être simultanément à la fois oui et non, à la fois ceci et cela, sans en éprouver le moindre inconfort. A cette époque où l’on vise à tout simplifier, cette magnifique complexité n’a jamais été plus importante. (…) On nous somme de nous définir de plus en plus étroitement, de comprimer notre personnalité multidimensionnelle dans le corset d’une identité unique, qu’elle soit nationale, ethnique, tribale ou religieuse. J’en suis venu à me dire que c’était peut-être cela le mal dont découlent tous les maux de notre époque. Car, lorsque nous succombons à ce rétrécissement (…), alors il nous devient plus facile de voir en l’autre un ennemi. »"


Tu seras mon père

Richard Werly, créée le 04-09-2022

"Je vous conseille ce roman, qui parle d’un pays bientôt dans l’actualité, à cause des élections législatives qui s’y tiendront le 25 septembre. Elles seront sans doute très importantes, puisque pour le moment c’est Mme Meloni, dirigeante du parti d’extrême-droite Fratelli d’Italia, que les sondages placent en tête. Ce roman éclaire beaucoup sur l’Italie et la psyché italienne. Il parle de la période encore très obscure des Brigades Rouges, avec ce qu’il y a eu d’idéal. Il parle aussi des pressions extérieures, des Etats-Unis, et de la CIA notamment. C’est cet imbroglio italien qui est ici traité, nous en verrons peut-être le résultat le 25 septembre prochain."


Leila et ses frères

Béatrice Giblin, créée le 04-09-2022

"Je vous recommande ce film iranien, réalisé par Saeed Roustaee, qui avait déjà réalisé l’impressionnant « La loi de Téhéran ». Ce réalisateur, dans des conditions extrêmement difficiles (son film est censuré en Iran seulement parce qu’il a été sélectionné au festival de Cannes), nous dépeint une famille iranienne : une sœur qui a la tête sur les épaules, quatre frères vélléitaires et plutôt ratés, et un père âgé qui appartenait à une très grande famille. Il espérait donc à la mort du parrain, devenir lui-même le parrain, titre honorifique accompagné d’une charge financière, dans un milieu extrêmement précaire. "