"L’autre, Commentaire, est très austère. Ce numéro se penche sur la question de la démocratie, avec un excellent papier du philosophe Pierre-Henri Tavoillot, et un autre de Philippe Reynaud sur le chiraquisme. "
, créée le 02-02-2020
"L’autre, Commentaire, est très austère. Ce numéro se penche sur la question de la démocratie, avec un excellent papier du philosophe Pierre-Henri Tavoillot, et un autre de Philippe Reynaud sur le chiraquisme. "
, créée le 02-02-2020
"Je vais rester sur le sujet de la Chine, car j’ai vu un film qui ne va sans doute plus durer très longtemps, c’est pourquoi je tenais à le signaler. C’est « séjour dans les monts Fuchun ». C’est un film magnifique, très long, il s’agit du destin d’une famille, dont la vie s’écoule au rythme des saisons, avec des images des paysages chinois assez remarquables, le long d’un fleuve. C’est à la fois la Chine contemporaine avec ses contradictions, mais aussi toute ces traditions familiales et culturelles. C’est le premier film du réalisateur Gu Xiaogang. C’est le premier volet de ce qui devrait être une trilogie. J’attends la suite avec impatience."
, créée le 02-02-2020
"Peut-être faut-il ajouter à cette horrible manifestation dont Jean-Louis parle la séance au Parlement européen. C’était très beau d’entendre ces députés entonner le Auld Lang Syne en se tenant par la main, mais c’était aussi déprimant. Cela m’a donné le sentiment de vivre dans un monde où nous ne sommes doués que pour une seule chose : les marches blanches. Pour ce qui est de prendre son deuil, nous sommes très forts. "
, créée le 02-02-2020
"Quant à moi c’est sur Paris que je m’attarderai. Je confesse avoir pris plaisir à la lecture du petit livre de Benoit Duteurtre, Les dents de la maire, dont le sous-titre est « souffrances d’un piéton de Paris ». Appartenant moi-même à cette catégorie du piéton innocent, subissant la dictature du vélocipède, de l’agressivité de la trottinette, de l’omniprésence des barrières grises, j’ai beaucoup sympathisé avec ce livre, avec lequel je me suis senti tout à fait en phase. C’est un recueil de chroniques, pas tout à fait tendre avec la maire sortante, qui apparaît dans un certain nombre de cauchemars qui viennent hanter les nuits de l’auteur. C’est écrit avec esprit, avec verve, le livre fait preuve de beaucoup de bon sens, et il exprime beaucoup des sentiments que je ressens en me promenant dans Paris par les temps qui courent. "
, créée le 02-02-2020
"Je recommanderai aujourd’hui deux revues, très différentes. La première est Books, très joliment et richement illustrée. Il y a plusieurs thèmes, mais le principal est l’enfer. "
, créée le 26-01-2020
"Ma première suggestion est pour le livre de Pascal Perrineau, qui est un peu le pendant politique de l’archipel français. C’est tout à fait intéressant, il y a derrière ce livre un plaidoyer pour davantage démocratie directe. Je citerais cette phrase de l’introduction : « la disruption politique intervenue en 2017 a beaucoup contribué à délégitimer la représentation politique ancienne, sans parvenir à la renouveler. Cet échec a ouvert la voie à l’expression radicale de la contestation. »"
, créée le 26-01-2020
"Mon ami Stanislas de Laboulaye qui a exercé plusieurs postes diplomatiques importants, m’a signalé une oeuvre que j’aurais dû connaître depuis très longtemps, celle de son trisaïeul Edouard Laboulaye, un quasi contemporain de Tocqueville, qui a contribué à faire construire la statue de la liberté. Son livre montre que le monopole de la collation des grades par Jules Ferry, la nationalisation de l’université est une erreur profonde. Si l’université est si malade encore aujourd’hui, c’est à cause de ce mauvais choix (le seul je crois) de Jules Ferry. "
, créée le 26-01-2020
"Je voudrais attirer l’attention sur ce rapport sur l’immigration, qui a été remis au président de la République, dont le Monde a fait un compte-rendu, qui préconise davantage de régularisations pour les étrangers. Je pense qu’il est urgent que la France ait, vis à vis des étrangers qu’on ne peut pas expulser, parce que leurs enfants sont scolarisés en France, qu’ils sont salariés, et qui sont dans des situations invraisemblables, logés parfois deux ans d’affilée dans des hôtels (ce qui a un coût qui se chiffre en milliards d’euros), il est plus que temps qu’on regarde les choses sereinement. Il faut donner de la publicité à ce rapport, faire en sorte que le plus de Français possible examinent sereinement cette question. Voici plus de trente ans qu’on essaie de réduire une immigration dont on a besoin. Il ne s’agit pas d’être laxistes, mais d’avoir un minimum de dignité, que nous n’avons plus pour le moment."
, créée le 26-01-2020
"Christian Hecq et Valérie Lesort avaient déjà fait ensemble au Vieux-Colombier un « Vingt mille lieues sous les mers » absolument féérique. C’est exactement la même chose ici, avec une excellente maîtrise de tout ce que la technique peut apporter à un spectacle fantastique, avec tout ce que Valérie Lesort et Christian Hecq peuvent apporter d’humour, et une science du jeu que que les quatre comédiens partagent. J’y ai découvert à cette occasion un confrère visionnaire, celui qui s’est retrouvé en garde à vue pour avoir dit que le président de la République assistait à la réprésentation. J’étais dans la salle ce soir là. Cette garde à vue est une totale stupidité, en plus d’être un manquement aux règles tout à fait déplorable. Mais ce confrère est visionnaire en ce que, dans une déclaration ultérieure à sa garde à vue, il a dit qu’on lui avait confisqué son téléphone, parce que ce dernier contenait une vidéo montrant le président et son épouse s’enfuyant. Moi qui étais dans ce théâtre et avais le couple présidentiel parfaitement dans mon champ de vision, je les ai vus ne pas quitter le théâtre, applaudir aux saluts, et je sais qu’ils sont allés discuter avec les interprètes, même s’il y avait dehors l’attroupement que l’on sait. Par ailleurs, que des gens attendent le président de la République à la sortie d’un théâtre pour lui dire qu’ils ne l’aiment pas : rien à redire. Qu’en revanche ces gens entrent dans un théâtre et interrompent un spectacle, c’est vraiment montrer à l’égard du travail (celui des comédiens notamment) un mépris, à propos duquel on perd le droit de s’offusquer quand on prétend le ressentir soi-même."
, créée le 26-01-2020
"A propos de l’Arabie Saoudite, je recommanderais le documentaire récemment diffusé, à présent disponible sur internet, « MBS le prince d’Arabie ». C’est donc consacré à Mohamed ben Salmane, c’est passionnant et cela montre combien ce personnage est sinon trouble, du moins dangereux, et difficile à manier pour les occidentaux. "
, créée le 26-01-2020
"Je retourne aux barricades, à l’occasion des 150 ans de la guerre de 1870. Ce petit livre, bientôt publié par Fayard, de deux historiens Hélène Miard-Delacroix et Andreas Wirsching : Von Erbfeinden zu guten Nachbarn (Des ennemis héréditaires aux bons voisins). C’est un livre très instructif, il s’occupe des éléments qu’on a un peu oubliés, par exemple comment, après la guerre de 1870, il y eut une sorte de regard sur l’Allemagne, qu’on retrouve aujourd’hui (même s’il est déprimais vidé d’envies revanchardes), un mélange d’admiration et de détestation. Instructif donc, mais aussi amusant. J’aimerais raconter une blague par laquelle commence l’ouvrage, sur la famille Lagarde, renommée en 1871 en « Wache » (qui veut dire : « la garde »), écrit avec un « W » mais prononcé comme « vache ». Du coup, après la première guerre mondiale, cette famille est renommée « vache ». En 1940, on la renomme « Kuh », et en 1945, la prononciation change, on passe de « Cou » à « Cul » ... Réjouissons-nous donc que Christine Lagarde n’ait pas vécu en Alsace ... "
, créée le 26-01-2020
"Je retombe en adolescence en recommandant deux livres, directement inspirés par des camarades de classe. Le premier est d’André Job, qui a consacré une grande partie de sa vie à l’étude de Giraudoux, il montre notamment quelque chose de tout à fait intéressant : l’auteur a été victime du fait d’être mort avant la libération, ce qui fait qu’on lui a accolé une image de désinvolture qui l’a écrasé, alors que toute son œuvre est en réalité empreinte d’une tension, d’une inquiétude et d’un tragique qui sont très forts. Ce livre réhabilite la place de Giraudoux dans l’Histoire, il n’a pas été le chantre précieux de la IIIème République qu’on a voulu faire de lui. "